Le 28 octobre 2006 se représentait, en live, dans la cité phocéenne, la rencontre de
Barbes.D et des groupes algériens El Maya, composé de
Saïd Touati et
Houari Douli, et d’un ancien soliste du groupe El Hillal,
Hafid Douli. Ce concert, applaudi par la presse locale, a abouti à la première production de l’association Métis.
Cette aventure humaine, métissée, marque l’instant d’une collaboration France/Algérie aux confins de l’électro-dub et de la world music. En finesse, Barbes.D a composé des instrumentales souples et enivrantes pour recevoir avec pertinence les voix et instruments (kerkabous, derbouka, bendir) des trois solistes, en toute symbiose. A l’instar d’autres galettes étiquetées "dub oriental",
Saharian Vibes est d’une authenticité remarquable, privilégiant l’approche world plutôt que d’imposer des boucles complexes ou des effets fumeux.
La langue arabe a toujours donné au dub une touche à la fois mystique et chaude, reflet de cette musique souvent séquencée et de cette langue complexe. Entre chants traditionnels de la Saoura de Said Touati & Houari Douli et chants sacrés du désert de Hafid Douli,
Barbes.D a su modérer son dub, chaleureux et positif. Après une superbe introduction de bienvenue chanté par les trois solistes,
Salam alikoum, le Hail Him samplé de
Sister Rasheda lance une longue
Saharian Vibes confrontant les chants, terroir du soleil et du sable, au dub mélodique, néanmoins digital de
Barbes.D : la musique moderne face aux traditionalisme.
Ensuite le compositeur laisse complètement s’exprimer la transe de Beni Abbes, ville du sud de l’Algérie sur
66 et
Beni abbes. A partir de
Zine damama jusqu’au dernière note de
Jay Jay, l’équilibre se rétablit, l’osmose et la ferveur des deux entités approchant son paroxysme. Le voyage dévoile son visage : une aventure humaine qui a du être extraordinaire.
Electrodunes nous fait comprendre très vite la fraternité qui a lié ces quatre hommes aux destins si lointains mais aux conceptions finalement pas si différentes du monde. Un grand coup de chapeau à
Barbes.D pour avoir concocté cet opus aux saveurs résolument épicés traversant les frontières pour une authenticité sans faille. Salam alikoum.
Chroniqué par
Kiteklat
le 02/01/2007