Une année passée, et un nouvel album de
Matt Eliott,
Failing song , qui, comme son titre l’indique, suit très directement son dernier,
drinking song. Si
Drinking song était composé de chansons à boire inscrites dans des ivresses de rentrées tardives,
Failing song, lui, en serait plutôt le réveil vaporeux, sous une triste réalité et quelques accès de colère.
La mélancolie restera la tonalité des lignes mélodiques, et cela, dès le premier titre
our Weight in oil. L’irritation succède au spleen. Un rythme de batterie pesant et emporté, des accords déchirés de guitares, des grincements de violon, accompagnent une voix clamant la violente réalité d’un homme esclave et reclus sous de lourdes chaînes.
On retrouve également une influence slave déjà confirmée auparavant. Elle accompagnera presque la totalité de ses titres comme dans
The Failing song,
Broken bones, titres traversés par guitares, voix, chants liturgiques décuplés et escortés par les plaintes d’un violon virtuose. Après les accès colériques, il y a aussi le désemparement qui marquera la seconde moitié de son album.
Desamparados illustrera avec justesse ce sentiment nostalgique et amer qui monte et s’agite. Guitares saturées, batterie martelant des rythmes étouffés, flûte qui s’époumone sur des suites de gammes sans fin, ensemble forment le parfait orchestre orageux.
Matt Elliott, qui s’était de plus en plus affirmé au travers d'une instrumentation plus classique, renforce, ponctue ce chemin à travers cet album. Ici, plus un son électronique. Pour les déçus, il faudra attendre un prochain projet de son
Third Eye Foundation. Pour les autres, ils pourront se délecter d’un album sensiblement plus humain, plus sincère. Sous chaque note, chaque chant, se cachent les tourments de l’artiste qui se livre à nous sans pudeur.
Chroniqué par
TiNemFou
le 21/12/2006