Minus Story, formation pop du Kansas, est un groupe actif depuis le début des années 2000, à la renommée modeste ;
No Rest For Ghosts s’inscrit dans la continuité discographique du groupe. L’objet lui-même respire l’esthétique indie, de la pochette un peu douteuse à la petite erreur de playlist entre le CD et la jacquette…Dans la réalisation, le groupe n’invente rien : le parti pris « pop artisanale » du disque est ce qui fera ou non sa séduction.
Si on a pu les comparer à
Grandaddy pour le côté naïf du chant et des mélodies,
Minus Story se montre plus proche dans les arrangements de
Yo La Tengo ou
Guided By Voices. Au son de guitares typiquement « indé » hérité des deux groupes précités, s’ajoutent xylophone, piano, percussions ; de temps à autres une boîte à rythme discrète vient soutenir la batterie, mais jamais ici de pièces montées avec synthés baroques et orchestre façon
Mercury Rev. Le côté cheap est accepté et revendiqué, le kitsch reste bien loin. Les arrangements demeurent souvent au service de la voix de Jordan Geiger, claire, presque androgyne par moments, jamais plus touchante que lorsque les instruments se font plus discrets, comme dans
There Is a Light. Mixée sobrement, soutenue à l’occasion par quelques chœurs aussi simples que bien sentis, elle est ce qui fait le charme singulier de ces chansons, plus ou moins bien écrites d’ailleurs :
I Was Hit , en première position, s’égare et nous égare dans sa structure alambiquée ; les morceaux les plus réussis restent comme souvent dans ce genre les plus simples, tel
Knocking on your Head. Sur
Little wet Head et In Our Hands, de belles montées en puissances rappellent que
No Rest For Ghosts a été enregistré au siècle d’
Animal Collective et d’
Arcade Fire, sans en avoir l’esprit…Encore une fois, tout cela demeure honnête mais peu novateur.
On l’aura compris, cette pop-là n’est ni passéiste ni conceptuelle. Toutefois, si l’album renferme quelques très bons morceaux, les partis pris et le son lui-même restent attachés à l’indie-pop des années 90 et 2000. On peut douter que
Minus Story laissera le souvenir d’un groupe majeur ; mais on ne regrettera pas de les voir emprunter ces routes déjà connues, car pour un moment encore, l’écoute de ces pop-songs nous procurera un peu de plaisir.
Chroniqué par
Anatole
le 06/10/2006