Avant de faire ses classes auprès de
Pauline Oliveros ou
Alvin Curran, le compositeur
Dan Joseph était un punk comme un autre, batteur de surcroît, prédisant son no future du côté de Washington. Ajouter à ces enseignements un workshop avec
Terry Riley, et voici
Joseph endossant l’habit du musicien raffiné, adepte de musiques nouvelles et contemporaines, d’improvisation et d’électronica.
Rangé à tel point qu'il interroge maintenant ses capacités de compositeur à partir d’un simple hammer dulcimer, dont il joue au sein de son propre ensemble. Là, on trouve une clarinette et un clavecin, un violon et un violoncelle, enfin, quelques percussions. Sur
Archaea, le groupe investit d’abord une composition enlevée et entêtante, qui dévoile des influences évidentes –
Riley,
Adams,
Cage – avant de commander à tous instruments l’unisson étiré jusqu’au terme de
Percussion and Strings.
Ronde passionnée,
Archaea Quartet évoque ensuite le
Kronos Quartet, quand la troisième et dernière composition donnée à entendre ici opte pour des arrangements moins grandiloquents. Alors,
Lotus Quintet combine les répétitions des instruments à cordes frappées aux notes allongées de clarinette et de violon, et esquisse un univers proche de celui peint jadis par
Abou Khalil et
Balanescu sur
Arabian Waltz.
Empruntant ici et là les ingrédients de sa musique,
Dan Joseph obtient avec
Archaea l’assentiment accordé par l’amateur poli. Seulement. Pour ne pas avoir œuvré davantage en faveur d’une musique très originale, tout en ayant eu la présence d’esprit de ne déranger personne.
Chroniqué par
Grisli
le 11/09/2006