A l’origine contrebassiste, l’Autrichien
Günter Rabl s’est peu à peu intéressé aux possibilités d’enregistrements divers sur bandes sonores variées afin d’élaborer une musique expérimentale chaste. Enregistré il y a une vingtaine d’années, ce duo avec le pianiste
Friedrich Gulda offre un aperçu saisissant de la chose.
Au premier plan,
Gulda improvise d’abord quelques divagations romantiques, quand les cassettes de
Rabl – contenant essentiellement un répertoire de bruits tirés du seul piano – osent des souffles et des chocs, donnant à l’envi dans un bruitisme répétitif mais mesuré.
A force de coups distribués sur légère réverbération,
Rabl s’impose ensuite davantage, sous l’influence d’élans difficilement qualifiables (assauts plus violents, grincements, inserts de métal) derrière lesquels le pianiste dépose quelques accords appuyés, avant d’opter pour des arpèges, cavalant et conclusifs.
Intelligente, la lente progression de l’enregistrement fantasme la rencontre de
John Wolf Brennan avec
Charlemagne Palestine, comme il donne à entendre un projet original autant que singulier.
Chroniqué par
Grisli
le 23/08/2006