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Do Make Say Think

: Winter hymn country hymn secret hymn



sortie : 2003
label : Constellation
style : Post-rock

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Tracklist :
01/ Fredericia
02/ War on want
03/ Auberge Le Mouton Noir

04/ Outer inner & secret
05/ 107 reasons why
06/ Ontario plates

07/ Horns of a rabbit
08/ It's gonna rain
09/ Horray! Horray! Horray!

Trois hymnes. Trois parties. Trois fois trois morceaux. Elle est étonnante cette rigueur dans la construction, cette manière somme toute assez rigide de présenter un disque. Surprenant encore à quel point ceci ressemble à une dissertation classique, faite dans les règles de l’art, et dont le sujet imposé serait, disons : "Quelle musique jouer après la fin du rock et la fin du jazz ?". Un peu comme si, après tout, une structure classique était le meilleur moyen de proposer une musique qui ne l’est guère, comme si ce "post" que l’on accole au rock, ce préfixe que l’on ne peut plus guère ignorer de nos jours, quand même on s’en défendrait, appelait une réponse formelle, pour ne pas dire formaliste.

L’essentiel dans tout ceci n’est pas de savoir si ces musiques que je mentionnais à l’instant (le rock, le jazz) sont effectivement finies ou non et si, puisque c’est de cela qu’il s’agit, le "post-rock" en est la relève, l’Aufhebung, oserais-je glisser. Non, l’essentiel est que cette construction formaliste révèle quelque chose de la dimension de ce disque.

Winter Hymn Country Hymn Secret Hymn est un disque classique en, au moins, deux sens du terme : c’est un classique, un disque de référence qu’il faut posséder, parce qu’il marque une étape dans l’évolution de la musique. Il importe peu, au final, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, c’est un disque essentiel, il faut l’avoir écouté pour avoir une idée un peu précise de ce qu’est ou n’est pas ou pourrait être (etc.) le "post-rock". Ce disque est encore classique en un autre sens : il marque certes une étape dans l’évolution de la musique, mais il la marque d’une manière singulière en ce sens qu’il en synthétise certains de ses traits les plus marquants. Après lui, les choses n’ont plus tout à fait le même aspect parce qu’il les a inscrites dans une sorte de texte qui en expose les règles.

Les albums précédents de Do Make Say Think étaient meilleurs, diront certains, notamment Goodbye enemy airship the landlord is dead. Peut-être. Winter Hymn Country Hymn Secret Hymn n’a pas la spontanéité de ses prédécesseurs, tout y est presque trop maîtrisé et, parfois, là où, auparavant, on était surpris, on se retrouve en terrain connu. C’est certain. Mais, il en va ainsi des classiques, ils ont quelque chose de parfait qui les rend agaçants, ou presque. C’est qu’ils ne dérangent pas, ils rangent les choses, leur donnent un ordre, une structure. C’est ce qui se passe avec Fredericia ou Auberge Le Mouton Noir ; on n’est aucunement surpris si ce n’est par la perfection de la construction et de l’interprétation. Et, que dire de 107 reasons why, cette pièce à la musicalité totale dont la seule excentricité est peut-être de s’arrêter un peu tôt. Ontario plates rend cette dimension plus manifeste encore : la musicalité y est la même, s’y ajoute ce groove ternaire commun de la basse et de la batterie qui a fait la spécificité de Do Make Say Think, et le morceau, gagnant progressivement en intensité à mesure que les riffs s’installent et se répondent, cuivres et guitares bien distincts, finit dans un déluge de décibels, une explosion sonore. On pourrait donner d’autres exemples, passons… ce serait fastidieux.

Un disque classique n’est pas un exercice d’imitation. C’est un disque qui donne une image de la musique d’une certaine époque. Winter Hymn Country Hymn Secret Hymn est de ceux-là. C’est aussi un grand disque dans la mesure où il ne fige pas la musique, mais la fait entendre de la manière la plus juste qui soit, avec une précision et une maîtrise rares.

Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 11/08/2006

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