Disque en forme de déclaration d’amour aux bars souterrains et enfumés, aux limousines capiteuses occupées par de jolies créatures, aux dancefloors bondés et aux lignes d’horizon couleur pêche des CBD américains à l’aube (le titre
We Never Sleep résume tout à fait la vie de clubber noctambule de Mr Rowdy, initiateur de ce disque), ce premier long format de
Drop The Lime, après des débuts remarqués auprès de Matt Shadetek lors des soirées Bangers & Mash Grime à New York, déroule sans sourciller son breuvage grime et électronica saupoudré de funk, de Miami Bass et de techno minimale. Ça donne envie.
Mais passé l’excellent
Wake Up Call et son dubstep 4/4, ainsi que Devil Kicks et ses relents de soul, le régime baisse un peu. Certes,
Drop The Lime s’en sort avec les honneurs lorsqu’il s’agit de produire des morceaux calibrés pour le dancefloor, digitaux, booty (
Triceratops, E-Lock, Hotsauce Grillz), avec un savoir-faire sans faille, parfaitement représentatif de la montée de la bass music à New York en 2006. Dommage, alors, que Rowdy ne se contente pas de ces grenades minimales (peut-être trop inoffensives, mais qu’importe) pour produire ce qu’il entend être des pop songs avec couplet et refrain, augmentées de cordes et de cuivres (
Full Moon Rising, ButterScotch, Coal Oven Fevers). Un peu trop chargées, ces productions alourdissent cet album d’ambitions mal maîtrisées, peu accomplies. Un faux pas qui entame la qualité de ce disque, et qui obligera le public à attendre un peu plus longtemps le véritable album
New York Now ! de 2006.
Chroniqué par
Mathias
le 10/08/2006
