Déjà membre averti de deux trios remarquables (aux côtés de
Frank Gratkowski et
Wilbert de Joode pour le premier, d’
Ernst Glerum et
Han Bennink pour le second), le pianiste allemand
Achim Kaufmann interroge une nouvelle fois les possibilités de la formule auprès du clarinettiste et saxophoniste américain
Michael Moore et du batteur canadien
Dylan van der Schyff.
Interprétant des compositions de
Kaufmann, le groupe sert une musique hétéroclite, portée sans cesse par de nouveaux courants : swing polyrythmique (
Kopfspinnennetz), parti pris sériel (
Notre Dame de Paris), ou lyrisme contemporain (
Ghosts At The Foot,
Blue-Brailled). Improvisant ailleurs, le trio s’acharne à déconstruire (
Sole To Soul) ou nuance, en compagnie du tromboniste
Walter Wierbos, chaque assaut individuel (
Skimble-Scamble,
The Cyans).
Refusant le monopole de l’expérimentation satisfaite,
Kaufmann,
Moore et
Schyff, distribuent ici ou là quelques élans récréatifs: funk déluré plus qu’efficace de
Roadside, imbrications ludiques des interventions sur
Corybant.
Eclatées, les influences trouvent leur point de ralliement au son d’un mélange subtil de jazz, de musique classique et de folklore européen, lié par un recours élégant à l’improvisation. Histoire d’interdire tout à fait l’entrée de
Kamosc au plus petit signe de lassitude.
Chroniqué par
Grisli
le 07/08/2006