Enregistré en juillet 2005 au Velvet Lounge de Chicago,
The Messenger assoit encore davantage la puissance racée du New Horizons Ensemble d’
Ernest Dawkins, au son d’un set placé sous la tutelle d’
Art Blakey autant que d’
Ornette Coleman.
Hommage au trompettiste
Ameen Muhammad - membre du New Horizons dès 1979, et disparu en 2003 -,
Mean Ameen profite d’un gimmick de contrebasse signé
Darius Savage pour servir un swing débonnaire, jouant de l’unisson du trombone de
Steve Berry et de l’alto de
Dawkins, distribuant sagement les solos comme le fera aussi
The Messenger.
Capable de servir avec autant d’efficacité un bop assuré (
Lookin’For Ninny) et un jazz flirtant sans se poser de question avec la funk (
The Brood), de prendre ses distances avec le blues tout en en respectant scrupuleusement les codes (
Goin’Downtown Blues), ou enfin de tout sacrifier à la polyrythmie chatoyante de
Toucouleur (sur lequel le batteur
Isaiah Spencer dépose un solo remarquable), le groupe séduit toujours sans artifices.
A noter enfin la présence du trompettiste
Maurice Brown, à la hauteur du talent de son prédécesseur, et pièce de luxe rapportée à l’édifice d’un ensemble qui n’a toujours pas terminé de combiner les traditions pour mieux imposer un jazz baroque et réjouissant.
[NDLR : Delmark propose aussi une version DVD de cet enregistrement.]
Chroniqué par
Grisli
le 02/08/2006