Sur son premier album,
Ashis Mahapatra ne cache pas longtemps ses influences, qui le mènent à évoquer ici ou là les travaux de
My Bloody Valentine,
Rafael Toral,
Glenn Branca (ses récentes direction d’hordes de guitaristes), ou encore
Fennesz. Par eux tous inspirés,
Orange Of n’en reste pas moins un enregistrement particulier.
Confrontant le souvenir d’une noisy pop des années 1990 ayant osé quelques incursions bruitistes (
Medicine,
Faith Healers,
Ride) et une filiation nette avec les fabricants de drones d’aujourd’hui (
Markus Popp en tête),
Mahapatra confectionne 7 impressions racées, amas de bourdons graves et d’inserts osés à peine – arpèges de guitare ou aigus électroniques crachant.
Le plus souvent accablante, embuée pour cause de tempête, l’atmosphère peut préférer la discrétion de carillons étouffés sous le baroque du décorum (
Track 5), se contenter d’une simple boucle (
Track 6) ou d’une presque mélodie de 3 notes soudain échappées (
Track 3).
Longue pièce apparue en crescendo,
Track 7 imbrique comme il peut deux nappes gigantesques bientôt happées par le silence. Qu’
Orange Of était forcément amené à réinvestir, après avoir fait œuvre de densité suspecte.
Chroniqué par
Grisli
le 29/06/2006