Après
Ina Roots Tradition et
At The Government Shop,
Junior Cony réapparaît au milieu d’une scène dub française énorme et tellement éclectique. Lui qui l’avait laissée dans son ascension fulgurante, en 2003, se remet tout à fait dans les rails avec cet excellent album. Discret, l’artiste s’est seulement illustré dans quelques lives, bien évidemment en sound system, et sur très peu de collaborations, à ma connaissance, seulement un unique titre sur le dernier album
One Breath du combo disparu
Aizell (et quel titre!).
La particularité de
Junior Cony est sans aucun doute son dub caractéristique, très roots mais digital, habilement porté par une basse profonde, aux lignes exagérément planantes et des mélodies renversantes. Ce vieux punk à la retraite à choisi de quitter les riffs cradingues des groupes de punk qu’il a accompagné (Ludwig Von 88, Les Béru), pour se consacrer à un son plus sage, toutefois rebelle et militant, au plus proche des racines : son dub.
Et le dub underground (redondance ?) de Junior Cony n’a pas changé de recette, chaque titre est un concentré de vapeurs cannabiques, de vibrations roots et de frissons imposés par un mur de basse.
Shanti I vient prêter mains fortes à l’exercice d’hypnose en prêtant – rarement - sa voix sur
Living for dub &
Meaning of Dub. Alternant entre hymne au matraquage de neurones (
Irie Woman,
Too late dub,
True dub…) et hochements de tête interminable, il est clair que
Junior Cony assure un retour dans les règles. Que voulez vous dire sur un titre comme
Meaning of Dub ? Réponse : Rien. Normal. Tout y est ; une mélodie entêtante, une basse galopante et un shank made in studio Cony : la pure vibration. Le genre de titre où tout le monde se regarde d’un coup en se disant
Mais qu’est ce que c’est bon !!
Peace Monger de son petit nom est une production soignée qui rappelle les bons souvenirs des écoutes prolongées de
Ina Roots Tradition pendant l’été 2003. L’été tombe à pic…
L’artiste a su rester lui-même et fait ce qu’il sait faire de mieux : nous faire triper.
Chroniqué par
Kiteklat
le 29/06/2006