Heartdance. Le temps d'un EP,
Aoki Takamasa s'immisce dans le club et joue l’entremetteur...
Superstrings 76+ brise la glace. Après les débuts timides d'un click n cut étonnamment groovant, le morceau opère un virage modem funk imparable. Les mélodies simples et syncopées rebondissent sur des rythmiques ciselées à la
Alva Noto période
Transspray. Complexe et virtuose, c'est pourtant la simplicité paradoxale du morceau qui stimule, désinhibe et surtout émeut.
Et ça tombe bien. Takamasa chante sur
See That Girl et offre un slow digital beau à tomber. Ceux qui connaissent déjà l'oeuvre du japonais trouveront une parenté certaine avec une chanson de son album
Simply Funk,
Walk On The Ocean. La même sérénité se dégage ici, douceur paradoxale des glitches domptés par des nappes profondes. Par cette love song informatique, Takamasa ramène la tendresse au centre des bpm.
Enfin, pour célébrer le premier baiser ou aussi faire oublier le râteau tout frais, le EP se clôt sur
Dancing Queen. 4/4 d'oscilloscope et mélodie parfaite font lever les bras en l'air. Cette house laborantine transpire la sensualité et hypnotise par ses nappes minimalistes à la fois âpre et veloutée, ses sound edits discrets et précieux. Le sourire, béat ou/et mélancolique, est sur toutes les lèvres, tenace.
En s'attaquant au format vinyle,
Aoki Takamasa amène avec succès sa musique informatique et humaine sur le dancefloor. La polyvalence de sa musique est indéniable : grand écart parfait entre dance poétique altruiste et musique éxigeante intimiste. Les plus casaniers seront d’ailleurs eux-aussi ravis de recevoir dans leurs oreilles l'amour que distillent ces 3 titres.
Chroniqué par
Nil
le 03/06/2006