Au sein de son quartette, le contrebassiste
Josh Abrams peut s’enorgueillir d’avoir engagé trois des musiciens qui comptent actuellement dans la sphère des musiques improvisées : le clarinettiste et saxophoniste
Gregorio Guillermo (sideman de
Jim O’Rourke ou
Anthony Braxton), le trompettiste
Axel Dörner (compagnon régulier de
Mats Gustafsson et de
John Butcher), et le guitariste
Jeff Parker (collaborateur de
Tortoise et membre du
Chicago Underground).
Ménageant quelques compositions d’
Abrams ou de
Guillermo et des morceaux d’improvisation,
Cipher aurait donc du mal à sombrer. Mesurant méthodiquement la portée de ses expérimentations, le groupe investit un swing ravagé par les décisions individuelles : guitare passablement étouffée (
Mental Politician), gimmicks perturbés de contrebasse (
Space Modulator), ou exposé des limites sonores du saxophone alto (
Calamities Break).
Pour ce qui est des accords collectifs, on relèvera le respect du cadre entendu sur
Background Beneath – où les vents interrompent régulièrement un swing old school -, le recours amusé à une tension créatrice sur
No Theory, ou l’installation des harmoniques d’
And See.
Dans le champ du jazz, il arrive au quartette d’évoquer un cool proche de celui de
Giuffre (
Neb Nimaj Nero,
For SK – ballade à la mélodie nette) ou un free diminué (
First Tune That Night), plus quelques références plus anciennes glissées ici ou là. Soit, de quoi combiner un ensemble sage, certes, mais baroque et habile, inventif à force d’ingéniosités.
Chroniqué par
Grisli
le 01/06/2006