Ayant déjà collaboré sur
Miniatures,
Marcin et
Bartlomiej Brat Oles et le clarinettiste allemand
Theo Jörgensmann signent avec
Directions un hommage à leurs maîtres tout en oeuvrant en faveur d’un jazz européen érudit mais altruiste.
Ouvrant le bal,
Alpha-Beta-Blanka est une pièce éclatante, qui fait se succéder une progression tempétueuse, improvisée, et une autre plus lente, charriant un blues extrait de sous les dunes. Ce dernier filtrera encore sous
Giuffree, composition de
Jörgensmann qui mêle improvisation mesurée et impression cool jazz - clin d’œil au musicien américain entamé dès
Per Rata.
Si l’on rencontre ailleurs d’autres réminiscences de cool (
Voices of The Trees), le trio peut aussi s’attacher à rendre un free déclaré – décisif (
Aesthetic Direction) ou non (
January 5) - ou, sur
Parbat, un mélange d’improvisation baroque (l’archet de
Marcin Oles) et de klezmer aride (la clarinette de
Jörgensmann). A chaque fois, malgré les accrocs faits à l’interprétation bienséante, les trois hommes n’en oublient pas d’arranger assez leur musique pour ne pas frustrer l’amateur de repères.
Au détriment de quelques titres, ici ou là (
Zen deTractorist, ou
Byway, morceau sur lequel
Jörgensmann confond politesse et mièvrerie). Sans que cela n’enlève grand-chose à la qualité d'ensemble de
Directions, enregistrement engageant, et plus qu’encourageant.
Chroniqué par
Grisli
le 18/05/2006