Dans la fratrie Hanak, nous connaissions les deux frères, Jean Baptiste et Frédéric, aka les électroniciens furieux de
dDamage. On découvre aujourd’hui leur sœur, Emilie, dans un registre très différent. Les plates-bandes sont intactes, son truc à elle, c’est plutôt le songwriting pour une formule minimaliste, souvent réduite au duo guitare-voix.
Pauvre en graisses rock saturées, les 18 vignettes ne pèsent pas sur l’estomac, on savoure au contraire une légèreté folk qui ne rime pas avec inconsistance.
Sur ces compositions douces et intimistes, court une émotion qui fissure parfois cette voix qui s’enraye légèrement. Les morceaux sont courts, à peine deux-trois minutes, mais on ne parlera pas d’ébauches, ce serait suggérer la suspension d’un geste indécis, comme en attente d’autre chose.Il n’en est rien, la musique de
Milkymee se déguste ainsi, tout entière dans ces petites mélodies prêtes-à-être-fredonnées, loin des chemins de traverses ou culs-de-sacs sonores.
Parfois, le propos se corse un peu, la batterie s’invite, et l’on se prend à dodeliner de la tête (
kick the crap), conquise tout à fait sur l’envoûtant
silver dollar.
On aime particulièrement les morceaux les plus étoffés, ceux où la guitare, les voix se mêlent, (
make way for the mittens), avec une touche de piano,(
sidelines for nicke), jusqu’à l’intensité de
Powergrudge, composé par
Boulder dDash (aka JB Hanak). La présence des frangins est discrète. On cherche les indices, ici dDash, ailleurs RudDe (Frédéric), qui signe
Monkey on a drip (forcément une histoire de singes).
Des grands frères qui peuvent être fiers de leur petite sœur, qui nous offre là un premier album charmant.
Chroniqué par
Imogen
le 06/04/2006
