Diffusé par le label Tax Records avec l'aide du distributeur La Baleine, ce
Low Income Tomorrowland (auquel s'ajoutent 90 minutes de mix pour une radio allemande au format mp3) est marqué d'une mention "kopying kills kapitalism" accompagné d'une figure du Klu Klux Klan. Auditeurs, soyez alertés : les intentions subversives du DJ ne se limitent pas au packaging et investissent directement l'espace sonore et festif.
N'en déplaise aux tenants d'une progression binaire des courants musicaux (réaction à une tradition qui finit par devenir le nouvel ordre établi avant d'être lui-même bouleversé, etc.), ces temps-ci les decks brûlent de tous les feux. Le crunk porte à incandescence les breaks diggés par
DJ Shadow sur son mix
Funky Skunk, et pour ce qui nous intéresse,
Dj Rupture refuse toujours de se laisser réléguer dans une niche strictly breakcore avec un
Low Income Tomorrowland tout autant imbibé de riddims des rues jamaïcaines que des gimmicks des clubs sud-américains.
Comprenez que notre homme n''hésite pas à laisser converger les rappeurs enragés de
Dead Prez avec les samples criards de
Filastine, enchaîner au sniper avec
M.I.A remixée par la référence grime
D'Explicit, et balancer
Crime Mob comme un coktail molotov pour dégager le passage. Après ça, il ne se préoccupe plus des dégats collateraux, cherche directement la confrontation et fait s'affoler les sirènes avec l'anthem hémoragique de
Dj Class,
Tear the club up. Les programmations rythmiques s'accélèrent et se prennent des murs avec
Bong-Ra, on ne compte plus les blessés. Quand
David Banner arrive avec son
Crunk it up, c'est déjà trop tard, les poumons ont craché leurs derniers goudrons en reprenant le slogan de
Jahba "Bush is a pussycloth",
Team Shadetek titube en toussant, et
Tracy Chapman finit par s'incruster au micro, vidant aussitôt la piste.
On remercie le fameux blog
lemon-red.org d'avoir invité
Dj Rupture a allumer ses trois platines de son éclectisme ravageur qui en cumulant rap UK & US, vibes asian & reggae et électronique extrême, finit par donner lieu à une invraisemblable montée de fièvre.
Chroniqué par
Guillaume
le 02/04/2006