Pratiquant un électro-jazz cosmopolite (un trompettiste reunionnais, un saxophoniste espagnol, une chanteuse bresilienne, un guitariste germano-martiniquais et un trio ryhmique basse/batterie/DJ francais),
olO développe un propos essentiellement rythmique, sorte de post-bop nourri à l’électronique, au funk et aux rythmes africains.
Dans des structures lâches qui vont du easy listening (
Afro Blue) au dub (
Insomniak Blues),
olO poursuit l’hypnose de l’auditeur à coups de rythmes nonchalants et obsédants, lorgnant parfois vers la bossa et les musiques sud-américaines (
Tudo e um). Si la formule varie d’un titre à l’autre, elle poursuit globalement dans le même esprit tout au long des cinq morceaux de ce maxi, privilégiant l’atmosphère et l’imprégnation impressionniste à l’impact, la rupture et l’expérimentation rythmique ou sonore.
D’une certaine façon,
olO a choisi une voie difficile, celle qui consiste à pratiquer un jazz accessible, assez peu rugueux et fluide, destiné peut-être avant tout aux amateurs d’électro plutôt qu’au public de jazz pur et dur, peut-être désireux d’écouter une musique plus heurtée et violente, davantage en constante recherche d’innovation : quelque chose qui suit sa voie à la recherche de sa propre alchimie, un peu à l’écart des modes tout en sacrifiant aux formules électro-jazz en vigueur. Dommage donc que certaines tentatives plus formalistes comme ce solo de guitare répétitif de
Todo è um tournent court : on aurait aimé davantage de surprises et d’épices dans ce cocktail international.
Le maxi d'olO est disponible en mp3 gratuitement
ici
Chroniqué par
Mathias
le 28/03/2006