Purée noire a tout du label atypique. A l’origine, la principale activité de l’association cannaise était l’édition d’un graph’zine illustrant des dessins noirs et drôles à la fois. Ce « laboratoire d’élucubration graphiques et de récit poétiques » était accompagné d’un CD réunissant les musiciens du collectif. Passé du statut de maison fantôme à celui de maison de disque, Purée noire continue d’éditer sa revue et s’efforce d’étendre l’esthétique graphique de celui-ci aux pochettes et à la musique des artistes signés.
Après
Princesse Rotative, c’est donc au tour de
Liléa Narrative de nous livrer un peu de sa purée noire en signant un side project ambiant sous le pseudonyme de
Lilaé.
Ce premier album,
Bruit de branche morte rompue entre des serviettes mouillées, (et oui ! c’est son nom) explore diverses ambiances, diverses sensations.
Lilaé élabore une musique sur laquelle l’auditeur peut construire son monde imaginaire, tout en le guidant à travers des titres de chansons bien choisis. Ainsi
Fantôme dans le soleil pâle, grâce à ses nappes "ambiant" qui ressassent, donne une réelle impression de profondeur lumineuse.
Doux ciseaux, Velour tiède, l’Ecorce du sol et de la peau, sont autant de titres ayant un rapport au toucher et donc aux sens que la musique vient compléter.
Lilaé agrémente ses morceaux de sonorités lo-fi, de rythmiques trip-hop, de bleep infime et bidouille des bandes sons de films ou de radio toujours dans cette optique d’éveiller les sens
Mais au-delà des morceaux paisibles ou au contraire inquiétants (comme
l’œil fixe sur la chaussée), un morceau comme
La filette du mecano vient redonner du rythme à l’album avec ses sonorités abstract hip-hop cinglées par des scratchs incisifs.
Ce projet "ambiant" de
Liléa Narrative, avec sa pochette signée
Charlie Lenoir est une première pièce esthétique et intéressante donnant envie d’aller voir un peu plus loin du côté de Caen.
Chroniqué par
Antoine
le 27/03/2006