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David Shea

: Satyricon



sortie : 2006
label : Metta
style : Electronica / Musique contemporaine

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Tracklist :
01/ Opening
02/ *Q
03/ Psyche
04/ Eros
05/ Wheel
06/ Giton's Theme
07/ Eumolpus
08/ Circe
09/ Ars Nova II
10/ Aphrodesia
11/ Trimalchio
12/ Cave Canern
13/ Wife Of Epheseus
14/ Dream
15/ Waves

Pièce ambitieuse pour grand ensemble et électronique adaptée du roman de Pétrone autant que du film de Fellini, Satyricon de David Shea, réédité sur son label Metta, se proposait au moment de sa composition (vers 1997) de mêler orchestrations pour diverses formations instrumentales et utilisations samplées et manipulées de ces orchestrations, dans un jeu de dédoublement qui suivait la logique déjà engagée de la multiplication dès lors que Fellini donnait du texte une version qui prend presque le pas, en termes de puissance narrative et fantasmatique, sur le roman.

Dans un ensemble de saynètes et de situations localisées, ce disque fragmentaire représente autant un état du texte tel qu’on le connaît (incomplet) que la narration elle-même rhapsodique. Et de passer en revue les épisodes les plus marquants du livre : le fameux Cave Canem du frontispice de la maison de Trimalsion, un éloge inquiétant à ce personnage dans Trimalchio, amours troubles et cruautés pédérastiques dans Giton’s Theme, une entrée en matière atmosphérique et bizarre dans *Q, qui cherche à provoquer des mouvements de masses dans le corps de l’auditeur, dans une forme à la fois fluide, continue et hétérogène, la musique obéissant ainsi à ce principe du roman moderne (dont le Satyricon est un peu, comme l’Odyssée avec le poème épique, le premier avatar) de l’absence de frontières génériques, de l’excès (il est beaucoup question d’orgies dans le Satyricon : orgies d’images, orgies descriptives, et ici bien sûr orgies de sons, sonorités en excès) : la satire, en premier lieu, c’est le mélange des genres. D’où la rencontre sur un même disque orchestré et savant de formes contemporaines, ambient, plus clairement électronica et même une explosion sonore sur des rythmiques drum’n’bass.

D’où cette note d’intention de David Shea : «cet enregistrement adopte la narration fragmentaire du texte et se centre sur l’utilisation des langages musicaux modernes et traditionnels dans un flux musical et cinématographique. » Hybridation des genres, donc, mais aussi mélange des pratiques : cinéma, récit et musique (et même performance live puisque cette réédition contient un morceau composé pour les nombreux concertes donnés par David Shea à partir de ce projet) réunis dans une pratique omniprésente de l’emprunt, de la traduction, de la transversalité. Une musique ouverte à l’altérité et qui n’a pas pris une ride, en dépit du grand âge de ses sources.


Chroniqué par Mathias
le 23/03/2006

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