Deuxième album en commun pour les échappés de
Wilco -
Jeff Tweedy et
Glenn Kotche - et l’électron presque libre
Jim O’Rourke,
Born Again in the USA sonne des retrouvailles plus ou moins heureuses entre les 3 hommes et leurs fantômes respectifs.
Donnant souvent dans le mélange du rock et d’une country allant jusqu’aux sifflements,
Loose Fur a l’excellente idée de décomplexer son parti pris à mesure que défile l’album. Lancé sur un rythme poussif et clinquant (
Hey Chicken,
The Ruling Class), le trio profite de compositions d’
O’Rourke pour imposer des arrangements plus convaincants : instillant une longue plage instrumentale à une rengaine folk (
Apostolic), adressant un clin d’œil amusé à
Burt Bacharach (
Thou Shalt Wilt), ou tissant sans en avoir l’air une chanson étrange posée sur canevas atmosphérique, complexe et admirable (
Wreckroom).
Moins ambitieux, les musiciens pourront aussi se contenter d’un rock nerveux sans identité (
Stupid as the Sun) ou d’une miniature pop par trop légère (
Wanted). Noieront ailleurs un instrumental qui avait pourtant bien commencé sous le lyrisme ronflant d’un piano plus que dispensable (
An Ecumenical Matter).
Ainsi,
Born Again in the USA reste à sa place : celle, habituelle, d’un disque de
Jim O’Rourke, capable d’excellence et de mièvrerie fade tout à la fois. Certains se satisferont de la première quand il s’agira pour d’autres de compléter une collection.
Chroniqué par
Grisli
le 20/03/2006