Ayant investi le domaine musical sous l'influence de
Steve Reich et
Philip Glass, le compositeur
Michael Byron a su développer son travail jusqu'à établir une forme particulière d'expression. Donnant le plus souvent dans la progression lente et sombre, il se promène sur
Music of Nights Without Moon or Pearl parmi 3 possibilités plus lumineuses, mises au jour dans le champ hétéroclite des musiques nouvelles.
Envisagées par le
Calarts New Century Players - ensemble de huit musiciens dirigé par
David Rosenboom -,
Music of Nights Without Moon or Pearl et
Invisible "Seeds" for James Tenney proposent deux manières d'arranger les cordes de violons, violoncelle et contrebasse, avec celles d'un piano. Sur le premier morceau, on charge toujours davantange une atmosphère rappelant
Harold Budd de pizzicatos insatiables, tandis que le pianiste égrène un accord unique. Sur le second, les archets interviennent et absorbent au moyen de leurs nappes les chocs réservés à un clavier nerveux évoquant
John Cage.
Après avoir salué
Tenney et
Cage,
Byron destine sa confiance à un autre pianiste :
David Rosenboom, qui se charge seul - grâce au re-recording - de l'intervention des 4 pianos nécessaires à l'exécution d'
Entrances. D'abord néo-romantique dans l'âme, la composition vrille soudain, et, d'un
George Antheil proposant sa version personnelle d'une pièce de
Debussy, vire à la poursuite contemporaine et frénétique, mêlant avec emphase l'unisson des différentes prises et la combinaison de leurs parallèles déviées.
Au moyen d'une progression atmosphérique, d'une composition plus torturée et d'une autre semi-lyrique,
Michael Byron a construit
Music of Nights Without Moon or Pearl, album dense et changeant, donnant en plusieurs endroits connus ou encore à révéler des musiques dites nouvelles.
Chroniqué par
Grisli
le 16/03/2006