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David Shea

: The Art of Memory



sortie : 2006
label : Metta
style : Electronica

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Tracklist :
The AM / PM Suite

01/ Mov. I
02/ Mov. II
03/ Mov. III
04/ Mov. IV
05/ Mov. V
06/ Mov. VI


The Art of Memory

07/ The Field
08/ Sol
09/ Lullian Wheels
10/ Lipsett's Table
11/ M
12/ Shadow Doors
13/ Braingames
14/ ColdRed

Que le sampling soit un art de la mémoire, éventuellement défaillante, c’est la piste que David Shea se propose d’explorer avec ce bien nommé The Art of Memory d’après le titre d’un recueil d’essais de Francis Yates concernant l’histoire des procédures mnémotechniques à travers les âges. Drôle de projet, divisé en deux volets, The AM / PM Suite, bande originale d’un long métrage de Hermann Asselberghs, et The Art of Memory à proprement parler, exploration de la mémoire musicale.

Quand Ralph Steinbrüchel fait du sampling une opération intertextuelle d’amplitude indéfinie (Opaque), David Shea en fait un lieu (an-)amnésique, tour à tour espace de mémoire et d’oubli. Un projet à deux facettes, l’une orientée vers le passage du temps, l’autre sur la manière de le retenir, d’en interrompre la fluidité. L’une amnésique, où les instruments avancent par titubations et heurts, pianos apeurés, cloches, sonorités électroniques neutres et sans passé ; l’autre, un « théâtre de la mémoire » selon l’expression de David Shea, la scène où le passé peut se retrouver, se conquérir dans le foisonnement de sa diversité : The Art of Memory est un travail bien plus hétérogène que The AM / PM Suite, où se rejoignent chœurs rituels, instrumentations contemporaines ou davantage électronica, ainsi qu’une longue séquence de funk, point d’orgue de cette composition et qui, par sa longueur, enfonce et abat les codes habituels du sampling, lesquels exigent ordinairement qu’un sample soit bref, mêlé à d’autres pistes ou qu’on en isole qu’une certaine palette de fréquence afin de rester dissimulé et de laisser au compositeur la haute main sur son travail. Un passage de funk inséré de manière brute dans la trame de la composition, un morceau brut d’altérité, d’une telle teneur, qui s’impose avec une telle évidence mélodique par rapport au reste de The Art of Memory, c’est un peu tout un monde qui resurgit sans crier gare : menée avec intelligence, la recherche du temps perdu de David montre que la musique peut, quand elle est conduite avec cette vigueur, être davantage qu’une opération de remémoration : bien plutôt, une entreprise de résurrection qui remonte le temps à contre-courant.


Chroniqué par Mathias
le 28/02/2006

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