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Shora

: Malval



sortie : 2005
label : Conspiracy Records
style : Post-rock

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Tracklist :
01/ Parhelion
02/ Arch & Hum
03/ Siphrodias
04/ Klarheit

Il y a quelque chose de divinement malsain dans la musique de Shora, quelque chose d’intense et de sombre qui rappelle des ambiances gothiques sans tomber dans le piège trop facile de leur pâleur.

Quelque chose qui rampe tout au long des quatre titres qui constituent Malval, passant d’un coup au premier plan, disparaissant dans un riff noir fait de guitares et de métallophone, de guitares et d’orgue. Au premier plan parfois, donc, quand une voix féminine inattendue, chantant de concert avec une guitare au son clair, puis l’abandonnant pour s’exprimer seule, vient habiter les dernières mesures de Klarheit. Au premier plan encore quand des riffs bondissant tissent le motif à décliner d’une pièce toute en pleins et en déliés (Siphrodias).

Malval est un disque sombre, ça s’entend clairement, mais la musique n’est pas moribonde. Elle développe des ramifications complexes à partir d’unités mélodiques relativement simples. Elle augmente son intensité jusqu’à marteler des saccades rythmiques, scandant ainsi sa propre décision de transformer, de sublimer la noirceur de l’atmosphère. Elle augmente encore son intensité jusqu’à suggérer une explosion qui pourrait venir mais qu’il n’est pas nécessaire de faire entendre, la suggestion l’emportant sur la démonstration (de force) en ce qu’elle laisse de la place pour des respirations que l’artifice (trop répandu) du bruit qui s’impose progressivement ne permet tout simplement pas.

Parhelion qui ouvre l’album fait entendre tout cela. Il fait entendre comment on constitue une atmosphère, la détourne, la convertit en son extrême tout en conservant les éléments principaux des phrases qui ont permis de la construire. À la manière d’une transformation chimique, rien ne se perd, tout se conserve, tout ce qui est posé une première fois change certes de forme, mais demeure, laissant entendre l’identité dans la différence.
Le seul reproche que l’on pourrait faire à Parhelion, c’est d’être à ce point réussi qu’il risque d’occulter les pièces qui le suivent. Pourtant, conçues non pas dans sa continuité, mais comme des entités développant chacune sa propre logique, elles souffrent sans complexe la comparaison et résistent à la transition. Et là où Parhelion brille par une sorte de crescendo par paliers, Arch & Hum est un rythme qui sera disloqué, imposant, après plusieurs esquisses, une phrase dense qui donne un sens musical à la pesanteur.

Malval n’est pas un coup d’essai mais, en renonçant à des tendances plus violentes, au profit d’une musique qui construit dans la durée son discours et l’atmosphère qui l’entoure, Shora a réussi sa transformation.


Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 21/02/2006

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