Formés en 2003, les
Stéréogrammes se sont séparés en décembre 2005, peu de temps après avoir parfaitement assuré la première partie d’un groupe dont ils se sentaient proches :
Explosions In The Sky. Une vie trop courte pour un groupe dont on attendait le meilleur et auquel certains, dont je suis, prédisaient un grand avenir. Malheureusement, nous nous trompions.
Mobiles (version répétition), comme son sous-titre l’indique, c’est moins qu’un disque. Mais, c’est aussi un peu plus qu’un disque. Moins qu’un disque, à l’évidence, rien n’est achevé, le son en témoigne, brut, celui des répétitions. On imagine, de même, que les versions proposées ne sont pas définitives, qu’elles auraient encore été retravaillées, peaufinées par leurs interprètes. Et, cependant que l’on relève ces traits caractéristiques, on se dit que c’est aussi plus qu’un disque : c’est un témoignage et un souvenir.
Mobiles, c’est encore une collection de quatre excellents morceaux, qu’on a pu entendre sur scène ou sur telle compilation (
Vacarme a paru sur la compilation
RockPostOne). Quatre morceaux qui attestent du chemin que les
Stéréogrammes avaient parcouru depuis leur premier EP, continuant d’oublier en route les clichés dont ils s’étaient dépris dès leur premier essai.
Quatre morceaux, morts et vifs, et toujours la même déflagration qu’exprime comme nul autre
Vacarme, dans sa version la plus dense, la plus intense, direct comme un hurlement. C’est ce que qui avait fini de me conquérir chez les
Stéréogrammes : la capacité qu’ils avaient fini par acquérir de jouer sur plusieurs formats : longs comme
Feu Funambule ou
Mercure ou courts comme
Vacarme ou, dans une moindre mesure,
Parachute. Les longs formats commençaient à lorgner vers une musique plus expérimentale (mélangeant la voix avec des boucles de guitares) sans pour autant abandonner le côté franchement mélodique de leur approche, une musique qui aurait pu finir par ressembler à une forme encore inconnue de post-rock teinté de jazz-rock. Le format court leur donnait la chance de balayer une bonne fois pour toutes les mauvaises intentions, de souffler sur la braise du rock pour que le feu prenne.
Voilà, les
Stéréogrammes, c’est de l’histoire ancienne, c’est le passé de la musique, comme des centaines de groupes avant eux. Je ne suis pas de nature nostalgique, je leur devais simplement une dernière chronique…
Mobiles (version répétition) ainsi que le dernier live des
Stéréogrammes à la Guinguette Pirate et leur premier EP sont téléchargeables sur le site du groupe à l’adresse suivante :
http://www.stereogrammes.net/playlist/.
Chroniqué par
Jérôme Orsoni
le 23/01/2006