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Mike Ladd

: Father Divine



sortie : 2005
label : Roir
style : Hip Hop / Dub

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Tracklist :
01/ Apt. C2
02/ Awful Raw
03/ Crooner Island
04/ Black Rambo
05/ Barney's Girl
06/ Little Red
07/ Water Bomb
08/ Ike Turner Dub
09/ So 'N So
10/ Just in Case
11/ Murder Girl
12/ Last Sea

Producteur et MC présent sur tous les fronts sans pour autant être surexposé – rap conscient, hip hop électronique, albums concepts divers et variés, on l’a vu emboîter le pas il y a trois ans à la politique Anticon avec son groupe The Majesticons sur le mode du pastiche chargé et partisan –, encensé par le magazine anglais The Wire qui écrivait : « de toutes les voix qui ont émergé de l’underground hip hop au cours des années précédents, Mike Ladd en représente l’apex créatif », il est clairement un touche-à-tout, une figure protéiforme qui, sans pour autant avoir gravi les plus hautes marches du rap jeu, traverse les styles et les modes avec une certaine faculté d’adaptation : situation paradoxale qui, si elle n’en fait pas une figure majeure ou pionnière, lui assure de garder une personnalité suffisante pour durer.

Et de revenir entouré de High Priest d’APC, Vijay Iyer, Jaleel Bunton de TV on the Radio, Gymkhana et Badawi, avec un opus résolument mutant, hybride de dub (Apt. C2), de hip hop électronique, de touches easy listening (Barney’s Girl), de musique trans-genre drum’n’bass déglinguée (Ike Turner Dub), d’incursions jazz-rock empruntant à Jaco Pastorius comme à Outkast (Murder Girl).

La formule chimique fonctionne bien sans pour autant donner lieu à toutes les hallucinations qu’elle semblait promettre avec pareil mélange des genres : rythmiques groovy, cuivres lourds (Little Red), production travaillée et précise, basses saturées agressives confèrent à ce disque la dynamique, l’énergie et la force auxquelles Mike Ladd a habitué ses auditeurs sans pour autant se départir d’un certain académisme difficile à situer : présent ni dans la construction des morceaux (de facture plutôt originale si l’on considère leur ossature), ni dans leurs sonorités (pas révolutionnaires mais utilisées ou évoquées avec suffisamment de maîtrise pour convaincre), il est un peu diffus, innervant superficiellement ce disque qui aurait pu être une franche réussite ; on le retrouve dans un break un peu attendu de Water Bomb, dans une ligne de synthé soul de So ‘n So ou Crooner Island. Objet de délit malaisé à définir, coupable impossible à identifier. Father Divine est bon au regard des critères objectifs et dans l’actualité, le flux des sorties, mais il lui manque un truc : une puissance, la pointe d’audace manquante qui aurait tout changé, aurait relevé le goût, fait monter la pâte, l’aurait arraché à sa dimension un peu anecdotique. Un album que les amateurs de Mike Ladd et de hip hop underground apprécieront, mais qui ne se hissera pas en haut de sa discographie.


Chroniqué par Mathias
le 15/01/2006

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