Producteur émérite auteur de quelques tracks qui vous ont certainement plus d’une fois chatouillés les esgourdes (
Nonscience ,
Teste ta compréhension ,
Subway pour
TTC,
Cocktail ou
Memories pour le
Qhuit,
Radar Rider ou
Le Voyage Fantastique sous son propre nom …), recrue du nouveau temple du bon goût (Ed Banger) et crate digger averti,
Mr Flash est Monsieur Sexe, jeune homme bien sous tous rapports, professeur aux Affaires Sexuelles délivrant conseils et indications à qui veut l’entendre.
C’est à partir d’une série de disques sortis en France dans les années 70 et destinés aux sex-shops que
Mr Flash a eu l’idée de cette déambulation au cœur d’un univers que l’on imagine quelque part entre ceux de
David Hamilton et de
Tracy Lords, l’espièglerie en plus (les multiples interludes), l’image en moins. On retrouve ainsi ici pour partie les productions qu’affectionne le Mister Hyde de ce Monsieur Sexe,
Fuzzati, âme perdue du
KDL quelque part dans les arpèges ronflants des BO de films pornos et érotiques de l’époque.
« Attention, l’écoute de ce disque est strictement réservée aux adultes » : l’introduction en guise de carré blanc audiophonique, censé éloigné les âmes sensibles, attise judicieusement l’attention de l’auditeur avide. Samba ou downtempo, italo-disco ou rock psyché (track 3), « qu’importe le flacon … », les possibilités sont grandes, les tentations omniprésentes. Tout au long de cette déambulation initiatique,
Mr Flash souffle uniquement le chaud : suaves et charnelles, musique et dialogue s’entremêlent en un corps à corps fiévreux au rythme des suggestions et conseils avisés des collaborateurs de Monsieur Sexe.
Jean Yanne (track 4),
Gainsbourg (track 7) ou
Ann Sorel (track 9) sont de la partie pour de petits bijoux d’interprétation,
So_Me s’est lui chargé de la photo (la cover, splendide), la pudeur affichée du tracklisting nous interdisant d’en dire plus … Amateurs de vulgaire, passez cependant votre chemin, ici règne « l’élégance » et le « sexe à la papa » (1), tentures rouges et grosses moustaches, accordéon et patchouli. Ambiance familiale et fin d’album en forme d’apothéose, plaisirs simples et naturels, grande messe de la vie (track 22) (sic), ultime roulement de tambour, applaudissement … rideau !
(1) : in Clark Magazine, n°15, p.42
Chroniqué par
Oropher
le 10/11/2005