Accueil | dMute

Oren Ambarchi & Robbie Avenaim

: Clockwork



sortie : 2005
label : Room40
style : Musiques improvisées (pour guitare / percussions et électronique)

achat/téléchargement

Tracklist :
01/ Clockwork


Enregistré en concert, ce long titre capté en live se veut un condensé de temps, distordu, déformé, pulvérisé, concassé : une horloge en pleine implosion, des percussions affolées en guise d’aiguilles (Robbie Avenaim), des machines en guise de mécanisme, et des couches de guitares (Oren Ambarchi) comme déroulement ininterrompu du temps, durées en nappes qui se superposent, s’entrecroisent, se mêlent les unes aux autres.

Ambarchi et Avenaim ont voulu penser et concevoir ce disque comme un « sucker-punch to the solar plexus » : autant dire que la subtilité du démontage des pièces et des mécaniques de la dite horloge et des traitements sonores s’efface rapidement derrière l’énergie dégagée par le résultat, violence sonore pas bruitiste mais chaotique, masse mouvante de son impossible à saisir, toujours en fuite, toujours se dérobant à une tentative d’unification de la part de l’auditeur. De ce magma électrique émergent des scories électroniques et percussives, fragments métalliques plus ou moins arythmiques, faisant signe vers une ethnicité hybride dansant sur le point d’équilibre de la sauvagerie et de la maîtrise. Si quelque chose de tribal demeure dans ce disque, c’est une tribalité en quelque sorte cyberpunk, coupée des hommes, pas froide ni inhumaine pour autant mais constituée de chair électronique, métallique : in fine notre morceau se révèle être autant une mécanique d’horlogerie à l’ancienne qu’un corps cybernétique ou biomécanique, chose hybride vaguement humaine, vaguement informe, avec quelques fragments d’inconnu en son sein.

Les conditions du live ne sont pas étrangères à l’énergie qui émerge de ce déluge de flammes digitales : l’improvisation exigeant que les mécanismes et petites roues savamment disposées soient bousculées, qu’un jeu s’y introduise, un hasard là où il n’y a d’abord que prédéterminations, un danger qui ébranle l’apparente sécurité du laptop. Contre toute attente, l’abstraction attendue au regard du titre et du passé des deux musiciens s’efface presque totalement au profit d’une expérience toute physique de la matière sonore ici proposée, à peine modelée, présente à l’état brut, en bloc. Point de joaillerie et de mécanismes victoriens en fin de compte : juste une impulsion qui emporte tout.


Chroniqué par Mathias
le 07/11/2005

Partager cet article :


A lire également sur dMute :
Ghosted
(2022)
Drag City
jazz



0 commentaire
Laissez un commentaire
Nom (obligatoire)
Mail (ne sera pas publié) (obligatoire)
Site web (facultatif) Recopier le code ci-dessous (obligatoire)



dim. 14/04 - Chronique
Drahla - Angeltape
mar. 09/04 - Reportage
Autechre @ Le Trianon - 06-04-2024
dim. 07/04 - Blog
Dinoh - Deuxième Premier
ven. 05/04 - Blog
Hannah Miette - Hannah Miette
ven. 29/03 - Chronique
Rank-O - Monument Movement
jeu. 28/03 - Chronique
Halo Maud - Celebrate
mar. 26/03 - Chronique
Daudi Matsiko - The King Of Misery
 newsletter : 
ok





Equipe/Contact  |  Partenaires  |  Présentation  |  Crédits  |  Newsletters