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Jozef Van Wissem

: Objects In Mirror Are Closer Than They Appear



sortie : 2005
label : BVHAAST
style : Musique électro-acoustique

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Tracklist :
01/ Epitome
02/ Gods Own Country
03/ Of Gladder Flowers than Gardens Wear
04/ A Box with the Sound of its own Making
05/ Reiterate Paean
06/ Analogon
07/ Stichomythy
08/ At Night the Silence seems to Flow
09/ Lost in Transit
10/ The Edge of Do

Sous-titré Solo Luth Palindromes, Airfield Recordings & Electronics, ce disque s’annonce et se résume d’emblée, dès que l’auditeur en franchit le seuil : un album constitué de field recordings (un titre sur trois environ), et phrases-palindromes pour luth, entendez par là des phrases construites symétriquement, qui restent les mêmes, qu’on les aborde par le début ou par la fin. D’où un album fondé sur la spécularité, où chaque élément a quelque part son exact correspondant, symétrique ou inversé, album faits de trompe-l’œil et d’architectures sournoises.

Cette esthétique de la symétrie et de la répétition s’affirme majoritairement en courts riffs obsédants, à la limite de la dissonance, hypnotiques aussi. Chacune des phrases de luth développée s’ajoute aux autres dans un disque qui apparaît, dans sa globalité, comme un labyrinthe musical, partition pour un instrument aux bifurcations infinies, aux symétries égarantes, entêtantes. A intervalle régulier, mais avec une rigueur métronomique dans l’apparition qui en affirme encore le caractère de piège sonore, les field recordings apportent de fausses respirations, petits fragments d’atmosphères captés dans des lieux publics, gares, aéroports où résonnent des annonces aux voix féminines aseptisées mais qui, par le jeu sur la stéréophonie qu’ils déploient, se révèlent en fin de compte une nouvelle manière d’enserrer l’auditeur dans un réseau sonore qui se déplace d’une enceinte à l’autre, de manière immersive et insidieuse. A mi-parcours pourtant, Stichomythy prodigue une belle surprise, avec ses percussions électroniques et acoustiques qui viennent déstabiliser et rompre les symétries des architectures proposées par le luth.

Avant de s’égarer dans ce labyrinthe, on pourra simplement reprocher à ce disque de la claustration, des plus troublants, les limites que lui impose l’axiome – fort cependant – sur lequel il s’appuie, exploité de manière peut-être trop systématique : le sentiment demeure d’avoir affaire, souvent, à une série de variations sur un même canevas – mais c’est aussi le principe d’une construction labyrinthique, la force égarante du tout venant des répétitions et des infimes effets de variation. Systématisme qui pèsera inégalement selon les auditeurs, selon qu’ils acceptent ou non de sacrifier la diversité sur l’autel de l’expérimentation.


Chroniqué par Mathias
le 22/10/2005

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