Compagnon de route de
Derek Bailey,
Evan Parker ou
Barry Guy, membre historique du
Spontaneous Music Ensemble, il est arrivé à
Paul Rutherford de rechercher en solo quelques chemins de traverses. Ainsi, en 1978, s’enfermant en studio pour explorer au mieux le trombone et l’euphonium ; en 1980, donnant deux concerts de trombone solo.
Mis à part
Chefor, qu’on prendra soin de monter, les titres de studio utilisent le potentiel des combinaisons : 2 euphoniums se superposent ou entreprennent des canons (
Yep 321) ; 3 trombones fomentent ensemble une composition débridée (
Three Levels) ; 2 euphoniums et 2 trombones appliquent un traité de la disposition, jonglant avec les intensités de volume (
Phase 2/2).
Des solos, aussi. D’euphonium, en prise directe, inspectant les graves de ses harmoniques chancelantes (
Chefor). De trombone, en concert, qui se prend à rêver de coups d’archets à recevoir (
Pisa Ear). Surchargeant
Realign 4 des progressions imbriquées de 4 trombones dont il travaille l’accentuation,
Rutherford se montre capable d’une pièce plus angoissée, contrastant avec la légèreté de
Punch And Judies, improvisation menée en compagnie de
Judy, sideman canin aux plaintes faites aubaine.
Composé d’improvisations softs,
Neuph est un disque singulier, dédié tout entier à l’élégance des graves, sur lesquels
Rutherford sera tombé par intuition ; qu’il aura, clairvoyant, choisi d’adouber majestueusement.
Chroniqué par
Grisli
le 05/09/2005