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Satanicpornocultshop

: Zap Meemees



sortie : 2005
label : Sonore
style : Recyclage hétéroglitch

achat/téléchargement

Tracklist :
01/59,054,087
02/jag meemee
03/punusunuc remix
04/to_be feat. electric cafe
05/jacob satanicpornocultshop remix
06/error meu-meu feat. klanq schaft
07/electR&Bic m(e_i)ssy pandaiiiiiiiiiiiiiiiii
feat. gangpol und mit
08/osui_nomasare mixin

Les Japonais doivent désormais jeter leurs déchets dans plus de quarante poubelles différentes. On n'ose imaginer les cas de conscience dès qu'il s'agit de se débarrasser d'un objet. Jetez un cd rayé dans la mauvaise, et même le fait qu'il s'agisse du dernier Kylie Minogue ne vous sera guère d'un grand secours quand vous devrez affronter les reproches de votre voisine pour votre incivisme. Pourtant, tout était indiqué dans le guide page 127. C'est la poubelle qui part à la déchetterie d'Osaka. Là où l'électro se veut plus frivole et moins austère que celle de Tokyo. Là bas, ils sauront quoi en faire.

On parle d'un collectif qui récupérerait tout ce qui lui tombe sous la main pour en faire de sages comptines pour enfants. Il pousserait l'art du recyclage à un tel extrême, qu'il lui arriverait parfois, dans un excès de zèle, de recycler ses propres monticules de récupérations. On ressortirait bien pour l'occasion une métaphore nipponne, mais la seule figure qui vient à l'esprit est celle du serpent se mordant la queue (qui à mon grand désarroi nous vient de la Grèce antique). Qu'importe ! L'idée est là : le cycle de l'évolution renfermé sur lui même, le recycleur recyclé par ses propres soins.

Notre Kylie Minogue côtoie finalement la BO d'un film saoudien (sans nul doute parce qu'elle est arrivée dans le même collecteur de déchets). Et au Satanicpornocultshop, on s'amuse comme des gosses. Non contents de barbouiller les estampes de pastels gras, on découpe des morceaux de voix pour les recoller au grès des dissections sonores alambiquées, on bip, on scratchouille-bidouille, et on expérimente toute sorte de récupérations. Un pipo bollywoodien. Un vieux film qui fait du surplace de manière Hexstatic. Un electro voice-cuté de manière Dat Politics. Un MC à pile qui disjoncte d'une manière synthétique, pendant qu'un scratch imite le cri du tuning de radio soumis à de brusques mouvements de doigt indécis. Tout un attirail de sonorités cartoon - le chbouing de ressort, les cuivres fanfarons, le klaxon un peu débile, sans oublier les fwouiiiiou rotatifs - vient apporter au tout une kidulterie non sans rappeler nos Gangpol Und Mit bordelais. Ceux-là même qui rejoindront leurs collègues nippons pour imprégner de leur sauce mélodique tantôt japonisante, tantôt gameboyisante, deux morceaux des plus enjoués.

On regrettera cependant quelques interludes ne possédant pas la cohérence samples/glitchs présente sur le reste de l'album. Arythmies de bruits, sons de cloches dissonants ou scratchs psychédéliques figurant sur ceux-ci comme les ingrédients indispensables à parfaire un espèce de stéréotype pas vraiment trépidant de l'expérimentation électro.

Qu'à cela ne tienne. Après une auto-reprise, les Satanic bidule shop nous quittent sur une piste cachée des plus folichonne : John Lennon pianotant sous cloche vient y côtoyer le néométal de Korn ou Limp Bizkit dans un monumental travail de (de-)construction. Un recyclage récréatif venant achever l'album dans un dernier élan de bêtises électroniques.

Chroniqué par Tehanor
le 31/08/2005

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