Premier album pour
MED, MC satellite de la planète
Stones Throw, entouré pour son premier LP d'une galerie de featurings de choix et surtout de producteurs d'exception :
Madlib qui signe la quasi-intégralité des productions,
J. Dilla (aka
JayDee) sur
Push et
So Real,
Oh No sur
What U In It For ? et
Never Give U Up ainsi que
Just Blaze sur
Get Back. On peut rêver plus mauvais départ. Pourtant, comparé aux sorties les plus prestigieuses de
Stones Throw, cet album déçoit, faute de sel et d'une personnalité musicale plus affirmée. Et peut-être aussi à cause d'une trop grande déférence envers une certaine tradition "hip hop indépendant".
L'écoute de ce
Push Comes To Shove est certes plaisante mais elle ne décolle pas réellement, exception faîte du "grimisant"
Push et d'un
Can't Hold On soul à souhait. Malgré les qualités rythmiques et les talents de "loop digga" qu'on lui connaît,
Madlib est ici en petite forme, loin des comics musicaux épicés à l'adrénaline de
Madvillainy ou des digressions burlesques de
Quasimoto. Peu de place finalement ici pour l'exploration et l'unité musicales : on a la désagréable sensation que
Madlib et
Oh No ont vidé leurs fonds de tiroir pour trouver des instrus sur lesquels poser.
Une déception à la mesure de ce dont
Stones Throw est habituellement capable, donc. Cela ne fait pas de
Push Comes To Shove un mauvais album pour autant : les boucles de harpes conjuguées au piano et aux scratches de
Special, la voix robotique accompagnée de boucles minimales de clarinette de
Hold Your Breath ou les nappes de
So Real savent encore convaincre et ravir l'auditeur. Malheureusement, la plupart des morceaux se répètent ou font appel à des schémas identiques qui s'essoufflent sur la longueur d'un album : les boucles de
What U In It For ? et de
Pressure semblent ainsi avoir été construites exactement de la même manière.
Rien de catastrophique ni d'essentiel dans ce
Push Comes To Shove, juste l'amertume de la déception.
Chroniqué par
Mathias
le 04/08/2005