Les Hollandais d’
Alamo Race Track déboulent avec un rock moins incandescent que ne le laisse croire la pochette de leur premier album
Birds at Home, mais cela n’est pas un défaut : le court morceau introductif le suggère d’ailleurs, il ne s’agit pas sur ce disque (que) de musique hérissée de riffs de guitare affûtés,(l'album privilégie d'ailleurs les tempi plutôt lents) mais bien plus d’un concentré d’atmosphères, melting pot actuel d’influences pop / rock variées mais bien assimilées.
Ce serait donc mauvaise foi que d’affilier trop vite
Alamo Race Track à cette mode des groupes à guitares influencés post-punk dont les albums, pour la majorité d’entre eux, semblent voués à être consommés vite et oubliés tout aussi rapidement. Est-ce à dire que les morceaux de ce disque sont taillés dans le roc(k) ad vitam aeternam ? On n’ira évidemment pas jusque là. Le quatuor ne prétend sans doute pas à autre chose qu’à nous faire goûter si possible quelques saisons ce
Birds at Home à la belle envergure : disque essentiellement pop (
The Low end, l’efficace
Trunk, le retro-pop
Summer Holiday, sortez les lunettes de soleil !), au songwriting accrocheur (
Happy accidents, tubesque, construit sur des phases imparables et un lyrisme vocal parfaitement dosé), il fait aussi montre d’une frénésie rock parfaite sur
We Like to go on.
Que ce soit à travers la retenue délicate d’une ballade (
Short leave : piano, chant mélancolique, batterie presque effacée, discrets accords de guitare), ou dans un registre plus atmosphérique (le très
Radiohead Life Like fire), et par contraste énergique et impétueux (le déjà cité
We Like to go on ou le blues-rock impeccable de
Wild bees), la musique d’
Alamo Race Track a fière allure. Un album à découvrir donc.
Chroniqué par
Imogen
le 06/07/2005