Orange Dust ne s'ennuie pas. Occupé à faire une musique électronique décalée et ludique depuis 3 ans maintenant, il possède plus d'une centaine de titres, qu'il partage
librement sur la toile. Membre du très connu et réputé hackmode crew (tout le monde ici en a entendu parlé au moins une fois....non ? Bon, ok) reconnu comme le plus grand crew de musique bancale au monde (mouais...),
Orange Dust signe ici un troisième EP, pas farouche de la critique, sur l'illustre netlabel Earstroke ;
Stay Obscene.
Qu'on se le dise,
Orange Dust n'est pas du genre à faire dans la fine dentelle, mais plutôt dans une dentelle frisée, froissée, irrégulière et tissée sans protocole. L'EP s'ouvre sur
how to dismember a Monk, avec 2 minutes trente d'explorations sonores, à base de clics, de lifts, de stretchs, de phazer. La mise en bouche n'est pas très savoureuse, l'explosion des sens n'est pas au rendez-vous... Bref, pas de quoi convaincre une assemblée de mordus de la musique innovante... Puis vient
skeletones...Sur un son kitch introductif viennent se superposer les premières rythmiques bleepées et alambiquées, typiques de l'electronica... Trente secondes... Le rythme s'emballe et nous prend à revers, pensant ne plus rien attendre de ce énième EP du net noyé dans le milliard d'EP du net, on se laisse surprendre. Ca y est : on touche d'un doigt osseux la musique de
Orange Dust !
Les samples s'enchaînent, les breaks se déchaînent et on voit débarquer une armée de squelettes déguisés en barons, têtes coiffées de hauts-de- forme, tailles étriquées par leurs vestes en queue de pie, un sourire moqueur aux lèvres. L'oeil brillant de malice, ces joyeux skeletons sont venus, à n'en pas douter, pour égayer leurs nuits sombres et leurs sinistres caisses. Prenant d'assaut l'entrée d'un manoir vieux de cinq siècles, ils soufflent sur la poussière, poussent les meubles, et entament un bal hystérico-psycho-délirique. Les sons décalés et barrés prodigués par
Orange Dust les entraînent dans une transe machiavelicobordelique, qu'ils poursuivent dans la cuisine avec
Cocaine Voltron.
Les danses se succèdent, les rires éclatent, on se moque d'un vieil os qui tente épiquement de mimer les pas de
Michael Jackson sur la table du salon...Les breaks déferlent, le sons d'un synthé victime de troubles musculo-squelettiques contribuent à l'effet comique et délirant. On entre dans le jeu, on oublie notre sérieux. Silence. La teuf squelettique serait-elle terminée ? Spontanément, un sac d'os se jette sur le piano à queue du bureau et commence les premières notes de la
Lettre à Elise, les bleeps repartent, le son baroque enroué, du meilleur effet pour l'événement, relance les danses et les accolades. Les amas de calcium sont clairement partis pour s'amuser toute la nuit !
Certains penseront que
Orange Dust est la sucrette de l'electronica, le diet coke du bleep, un ersatz du break, juste une calorie, pas assez crédible... Il n'empèche qu'avec
Stay Obscene, on passe un bon moment d'electronica barrée et comique, tragique et bancale, bien structurée et sans bourrelets aux chevilles, on s'amuse et on rit, on aime ou on aime pas !
Télécharger Stay Obscene.
Chroniqué par
Rominou
le 12/06/2005