Pour savoir si le travail d’un créateur tombé sur quelque chose d’enfin original a de l’importance, il faut compter le nombre de maniéristes oeuvrant ensuite à défendre sa découverte. A ranger dans cette catégorie de musiciens, le trio suisse
Honey for Petzi, rallié à la défense sans vergogne d’un avant-post-chicagoan rock.
Ne versant pas non plus dans le vide absolu,
Man’s Rage for Black Ham sera simplement un disque de plus. Aux répétitions affectées de nuances d’un rock énergique et acceptable (
Force de frappe), répondent souvent des fautes aggravantes indéniables : progressions vides d’un rock garage qui n’en finit plus (
Tronc commun), recherche rébarbative de mélodies qui, au final, ne parviennent pas à séduire (
Silver Banana), imposition d’une voix blanche sur une pop transparente (
Freak Itten, El château), calquant parfois quelques constructions vocales signées – mais ailleurs -
Kim Gordon (
Robot After All).
Le charme léger de
Black buisson n’y peut plus grand-chose :
Man’s Rage for Black Ham était voué au relatif fuyant avant que d’exister. S’en prendre à
Tortoise,
Shellac ou
Gastr del sol, ou bien encore au manque d’originalité d’un trio qui n’a pas su instiller un peu de personnalité sur un disque signé pourtant de son nom. Au bout d’un certain temps, pour défendre encore une cause, il faut des arguments neufs.
Chroniqué par
Grisli
le 06/06/2005