Ne reculez plus devant la thérapie
Flake, elle peut vous aider, l’anxiété, la nervosité ne sont pas des fatalités, l’
intervention chirursicale peut vous sauver.
Premier album stupéfiant où
Doctor Flake semble avoir rassemblé des souvenirs marquants, des mélodies nostalgiques, des collages de photographies, retravaillées, ciselées à sa manière, corrigées. Une avalanche de samples, des tempêtes de bricolages sonores, touche à tout,
Flake s’est spécialisé dans de nombreux domaines, désassemblant pour ré assembler selon son envie.
Des titres véritablement psychés, envoûtants (
Restez tranquille,
Gipsychic), où
Doctor Flake manie ses outils avec précision, préservant un précieux souci d’esthétisme, conservant une légèreté malgré les rythmes massifs. Artiste usant du bistouri jusqu’à satisfaction, malgré l’ampleur des opérations (les samples sont littéralement désossés), c’est une médecine douce qu’il prône, celle qui anéantit les mots (
I was a star). L’hypnose procurée par les 14 échappées sonores est salvatrice.
Flake guérisseur, rénovateur ou réformateur ?
Chaque intervention est un réel plaisir, des titres allègrement auscultés, « inspirez », « restez tranquille », « restez bien immobile », tant de paroles rassurantes faisant de
Flake un praticien qu’on prend plaisir à consulter (
Porn Flake).
Le scalpel est aiguisé et l’incision va d’un remarquable hommage à Janis Joplin,
La fille à la moto (voir l’artwork de son Greatest hits) à un
Requiem for a drum samplant le clavier et le violoncelle grandioses et dramatiques du
Summer Overture de
Clint Mansell, remémorant le troublant et percutant Requiem for a dream. Une variation plus dub, plus obsédante où le violoncelle cède soudainement la note à une guitare agressive et à des beats proches de la drum’n’bass. Agissant tel un correcteur sonore,
Flake ne lésine pas sur les samples, leur offrant une seconde vie, une nouvelle signification.
Intervention Chirursicale est un réel concentré de plaisir qu’il vous faut découvrir, un son réellement pictural. Dans la lignée de
The Avalanches, de
Dj Shadow, allez-y les yeux fermés, consultez-le n’importe quand, mais n’attendez pas d’aller mal !
Chroniqué par
Peke
le 03/06/2005