Quatre improvisations tout droit sorties du Vision Festival de New York, où le saxophoniste
Louie Belogenis emmenait, en mai 2003, un quartet éclairé, voilà
Live at Vision Festival, nouvel enregistrement radical et superbe proposé par le label Ayler records.
C’est au batteur
Michael Wimberly qu’il revient d’introduire le concert, de vocalises incantatoires sublimant une Afrique lointaine que le quartet se chargera de célébrer, pleurer, remercier et croire encore possible. Sur
Invocation, l’effort est soutenu et permet les excès : ceux de confrontations enthousiastes du ténor de
Belogenis et de la trompette de
Roy Campbell, comme ceux d’accrocs rythmiques et de chocs à conséquences.
Quelques vibrations échappées de la contrebasse d’
Hilliard Greene, avant l’archet décadent, cherchant à déceler les limites du juste, et
Procession que l’on mène. De conserve, ténor et trompette caressent des chapelets de notes tout juste enfilées, avant le répit des solos calmes, et l’emportement des phrases enlacées avec ferveur.
Plus courtes, deux improvisations se succèdent ensuite. Usage d’un vocabulaire cool de la part de
Campbell face aux déclarations suaves de
Belogenis (
Evocation), puis explosion dernière, ou comment faire feu de tout bois, cuivre, cordes et peaux, en guise d’au revoir en flamme. Expressionnisme irrévocable emporté par l’énergie de
Wimberly,
Incandescence conclut la démonstration, inspirée et puissante.
Chroniqué par
Grisli
le 23/05/2005