At last, le netlabel Autres Directions In Music passe au format disque, avec un album de
Melodium enchanteur :
La tête qui flotte. Conjugaison de familiarité délicieuse des mélodies acoustiques, à la guitare folk, à la flute, au mélodica ou au xylophone, et d'un lexique personnel de dé(sar)rangements électronica, de textures froissées, rugueuses et souples, mouvantes et capricieuses, en une constante anamorphose qui détonne autant qu'elle emmène (
les psychotropes sont mes amis, puis mes ennemis...), parce que le cliché n'est pas dupe de sa séduction et sera toujours azimuté à temps dans un chahut rudement joli.
Un catalogue affolant d'humeurs se révèle à proximité :
Kill me with a smile nous entraîne dans un babillage irisé, le
Baromètre mental prend la fuite piano sensible d'un travelling façon
Tiersen, nostalgique et flou, la mélancolie légère et exacte, vague et appréciable, s'étend dans
Le creux est ma matière première : "people look so strange this days, i wish i could disappear". On finit par boiter, le pas mal assuré, sur des planches electroniques folk qui se dérobent vers une poésie éphèmere (
Greg Davis > Craig David) ou un atmosphérisme de bon aloi (
Marcher A L'Envers Dans Nantes-Atlantique), avant que le générique parfait (
La Fin De Tout, "tell me why i feel so down"), joue de l'auto-dérision sur des suspensions élastiques et des bulles de savons qui éclatent et sautent jusqu'au dernier titre.
Avec la malice légère et la dose d'intimité juste,
Melodium vous prend la main par ses vignettes troubles et entêtantes, faussement innocentes dans leur évidence pop bidouillée, et le sourire au coin des lèvres, vous laisse décoder ses nuages.
Chroniqué par
Guillaume
le 20/05/2005