Il y a quatre ans
My Place in the Dust vous avait enchanté par sa sensibilité à fleur de peau, l’éclectisme de ses influences, la richesse et la retenue de ses compositions. C’est donc avec impatience que vous attendiez le troisième album de
Morning Star. Et dès les premières mesures, vous êtes conquis ;
The Opposite Is True s’ouvre sur le sublime
Black Swan, tendre ballade aux atmosphères poétiques, où la voix de velours de Jesse D. Vernon, d’abord accompagnée d’une unique guitare sèche, est rejointe par des choeurs angéliques et les accords harmonieux de cuivres et de cordes.
Le reste de l’album est beaucoup moins convainquant. Alors vous doutez.
My Place in the Dust est-il le magnifique album dont vous gardiez le souvenir ? Vous le réécoutez. Effectivement,
My Place in the Dust était très réussi. Mais, pourquoi
The Opposite Is True vous déçoit-il autant ? Vous remettez le CD sur la platine.
Il semble que
Morning Star se soit replongé dans ses disques des sixties ;
The Opposite Is True se nourrit de la diversité musicale de ces années originelles. Si ses morceaux empruntent parfois les intonations tonifiantes du rock (
Invisible Man), Jesse D. Vernon fait l’erreur à plusieurs reprises de tomber dans la futilité agaçante d’une pop niaise (
Great Day,
Going Home). L’influence majeure de l’album reste tout de même le folk, en tension entre deux extrêmes : l’intimisme malheureux de la voix du Bristolien et d’une guitare sèche dont les mélodies peinent à vous transporter et la sophistication plus attrayante d’une instrumentation ample et riche, produit d’une collaboration sans bavure avec des musiciens estimables : John Parish, complice de
PJ Harvey, le bassiste Jim Barr, la chanteuse Tammy Payne (
Breaking Through a Wave,
Cuckoo).
Malgré la production de Benoît Rault, plus connu sous le nom de
Ben’s Symphonic Orchestra, et la trogne attachante de Jesse D. Vernon sur la pochette, vous en venez à éprouver un peu de dépit pour
The Opposite Is True. Vous vous dîtes que
Morning Star fera mieux la prochaine fois.
Chroniqué par
dfghfgh
le 18/04/2005