Figure de l’avant-garde West Coast, et, par là même, pourfendeur plus qu’acharné d’amateurs de sirops,
Vinny Golia s’attache depuis quelques années à élaborer des songbooks personnels qu’il consacre à tout instrument à vent imaginé un jour. Sur
A Gift For The Unusual le voici plongé dans l’univers du ...tubax.
Saxophone contrebasse modifié pour s’enfoncer encore dans les graves, il va sans dire que le tubax de
Golia, pas contrarié, explore les profondeurs. De solos organiques (
Single Booth Enclosure- Prime) en jeux à l’unisson en compagnie de la contrebasse de
Bill Casale (
The Mozart of Vice) ou du piano de
Wayne Peet (
Eye My), l’exploration des caves se fait à la lumière des trouvailles ingénieuses.
Ici, des attaques envoûtantes ont recours à la mélodie pour éliminer définitivement une rythmique minimaliste (
Mr. Amons Builds His Bridge). Là, on transforme la redondance des phrases en envolées progressives, portées par des décalages mélodiques (
Repetition). Convaincants, les enregistrements parlent d’une même envie, qui est celle d’élever un monument aux graves. Et, lorsque l’on s’égare, c’est de ne pas avoir été assez radical (le brouillon
The 15th, l’ennuyeux
Once Upon A Time On My Way To The Studio).
Pour finir, on expérimente, et on multiplie : les effets et les pistes (
Just Something I Thought of), les techniques réservées à l’instrument et les copiés collés sur le vif (
A History of Everything That Ever Happened). Ainsi, des motifs fins et variés courent sur l’éventail de
Vinny Golia, qui, pour bien seoir à l’instrument, a pris les dimensions d’un paravent.
Chroniqué par
Grisli
le 12/04/2005