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Collective 4tet

: Moving Along



sortie : 2004
label : Leo records
style : Jazz

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Tracklist :
01/ Drawing From The Pool
02/ Moving Along
03/ Sí en sí

Quatre hommes ne seront jamais de trop pour se pencher sur le tour que doit prendre aujourd'hui le free jazz. Cinquième postulat net et précis du Collective 4tet sur la question, Moving Along peaufine un raisonnement qui tire sa substance de trois improvisations subtiles.

Se demander, d'abord, si le psychédélisme minimaliste introduisant Drawing From The Pool n'est pas qu'un prétexte. Celui qui permettrait de démontrer le mieux de quelle façon imposer, en musique, les voies adéquates aux envies. Ainsi, les assauts délicats du percussionniste Heinz Geisser et le trombone expressif de Jeff Hoyer amorcent une progression mesurée, sur laquelle évoluent un William Parker discret et éclairé. Mark Hennen, lui, pose ses accords au piano, avant d'en égrener les notes.

Si chacun des musiciens lâche du leste, c'est, bizarrement, pour mieux servir la tension sous-jacente qui anime le groupe. Lorsque Parker attaque son instrument au moyen de l'archet, celle-ci peut d’ailleurs enfin être révélée. L'éloquence d'un trombone qui se rêverait introspectif, le soutien abrasif qu'apportent les cymbales à des basses qu'on ne peut plus assagir, ou encore le poids colorant l'effet des notes de piano, emportent les décisions. Irrévocablement énergiques.

Moving Along, ensuite, nous parle d'une approche plus individualiste de l'improvisation. Auteur des résonances lointaines du début, Hennen s'en prend aux cordes de son instrument sans l'aide du clavier. Les marteaux que le maître abandonne sont désormais tout au spectacle : Geisser et Parker, refusant d'imposer un rythme castrateur, se laissent porter par le flot dense des possibles. Le piano virulent charge encore les fluides, tandis qu'au trombone, Hoyer semble sous l'effet d'un raisonnement spontané, et fait de son mieux pour écarter les tentations mélodiques qui s'offrent à lui au milieu d'un désert aride.

Plus évanescent, Sí en sí tire son charme d'un piano en recherches perpétuelles et légères. A l'archet, William Parker fleurit l'ensemble de phrases dissonantes, et la retenue décidée conseille Jeff Hoyer de se contenter de 2 notes pour toute ossature de son intervention. Les choix individuels se croisent et, sans cesse, nous transportent d'assemblages décalés en élucubrations ravissantes. De quelles autres manières pouvait s'en sortir le free jazz d'aujourd'hui pour nous convaincre autant ?


Chroniqué par Grisli
le 21/03/2005

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