Dans le fameux
Lipstick Traces,
Greil Marcus écrivait qu’un bon disque de "pop music" frappe par l’instantanéité de ses mélodies, cette capacité à faire du neuf avec un son fortement ancré dans le subconscient de son public.
Malgré une étiquette plus electronica,
Seal Beach de
The Album Leaf s’inscrit sans conteste dans cette catégorie grâce à son évidence, et à une aisance à la fois novatrice et familière. Dès l’ouverture du disque, on se laisse ainsi bercer par des atmosphères électroniques rappelant parfois
Telefon Tel Aviv (
Malmo) ou
B. Fleischmann (
Brennivin), avant de découvrir un univers plus acoustique, à la limite de l’ambient avec les nappes et le piano minimaliste de
Seal Beach. Fortement marqué par ce glissement, le EP se termine sur une batterie hip-hop feutrée et quelques accords de guitare dans un clin d’œil fort bienvenu au label Domino,
Hood et
Four Tet en première ligne.
Moins éclaté que
In a Safe Place,
Seal Beach s’écoute de ce fait comme un véritable condensé du talent de
The Album Leaf, une parenthèse cotonneuse suffisamment furtive pour ne pas être oubliée. En éternels insatisfaits, on regrettera toutefois que ce petit bijou reste relativement difficile à trouver dans les bacs… avant sa réédition prévue pour le courant de l’année.
Chroniqué par
David Lamon
le 08/02/2005