Après
Michel Sardou et
Julien Clerc, c’est à
Princesse Rotative de rendre hommage aux femmes dans ce premier album auto-produit, signé par le collectif cannais
Purée Noire. En effet,
Princesse Rotative a sans doute été marqué par une petite sœur, une nièce ou une cousine dont le cri si expressif (pour ne pas dire aigu) lui décollait à chaque fois les tympans lorsque celui-ci était plus jeune. Il a donc retranscrit toute cette
Fabuleuse Energie Féminine le long de dix titres de breakcore !
Princesse Rotative n’hésite pas à martyriser ses machines, pour offrir une série de rythmes extrêmes aux frontières du noise avant de calmer le jeu grâce à des phases ambient quelque peu obscures, voire glauques. Ainsi, sur
NoYoki et
Shina-Hi, c’est sur une guitare heavy et des rythmes indus que se superposent une pléthore de samples tirés de cartoons et de jeux de baston (vous vous souvenez de Chun-Li dans Street Fighter ?
Shina-Hi doit être sa sœur !!!).
Le deuxième morceau est celui qui m’a permis de découvrir
Princesse Rotative, puisqu’il figurait sur la compilation
ID02 du label rennais
Idwet aux côtés d’un autre adepte des sons extrêmes :
Amnesie. Démarrant sur des breaks hip-hop et des scratches incisifs,
Deadcore vous entraîne à 200 km/h sur des rivages indus destructeurs.
Hurlement, sur hurlement, vous vous aventurez dans un monde musical des plus étranges sur le titre
Shinen-Gaki avant que ne retombe le calme plat. Le silence vous entoure, plus rien ne se passe, alors que tout semblait si tumultueux. Puis tout repart de plus bel, sans organisation apparente, et pourtant…
Du digipack à la musique en passant par les trois vidéos d’animation disponibles sur le CD,
Princesse Rotative a su recréer un monde bien particulier et qui aurait sans doute mérité mieux qu’une distribution de main en main.
Moins extrême que
Merzbow (mis à part peut-être un titre comme
M.Gunt), il faut avouer que l’écoute de l’album d’une traite est assez écœurante pour une oreille non initiée à la musique noise. Pourtant, elle pourra déceler, j’en suis sûr, quelques passages assez jouissifs. Quant aux habitués des productions breakcore et noise ou du catalogue
Digital Hardcore Recordings (label d’
Alec Empire), ils y trouveront sans doute une réponse à leurs attentes en matière de musique extrême et originale à la fois.
Chroniqué par
Antoine
le 06/02/2005