Les Ecrans EP s'appréhende comme un réveil difficile. Lever d'oreille paresseux... Voilà, ça y est, on agrippe une note du morceau titre, une boucle concrète qui hésite à rythmer les mots dits de
Zero Degré. Un piano caresse la mécanique qui se dérouille,
Melmac n'est pas loin. Et voici
Le réveil est difficile justement, qui permet de gagner doucement l'état conscient ; une batterie frottée, déjà plus assurée, pose le premier pied à terre. On émerge. Pour mieux s'immerger ensuite, dans un disque qui se révèle vite prégnant, entre post-rock, spoken words francophone, et électronique.
Jamais gratuit dans ses essais expérimentaux,
0° développe un catalogue d'humeurs intimes et grisées (
Nos espoirs, proche du spleen d'un
Sylvain Chauveau) ou grisantes, comme l'étonnante révision electro-minimale par
Dolibox, qu'on espère voir traîner dans le dj bag de
Chloé. Ou encore, ce décollage moite et acide de l'hymne
Au dehors, enrichi ici par
King kong was a cat. Pauses, brouillages, re-combinaisons construisent un ensemble fragmenté et rêveur, urbain et poétique. Il suffit d'écouter les superbes déclinaisons de
Child (qui devrait ravir les auditeurs de
Boards of canada) pour en saisir le pouvoir d’envoûtement.
"La déception est toujours à la hauteur de nos espoirs", murmure Nicolas sur un titre. Nous attendions ce disque avec espoir, pour la déception, on repassera...
Chroniqué par
Guillaume
le 11/11/2004