Yakuzi, ou un rock instrumental aéré et humain, qui donne envie d'explorer les paysages espagnols. Si
Ibai Lehorretan Itota, balancé entre ballades toutes en langueur et fougues passagères, offre dès
Instrumental M (clin d’œil au groupe
Aeral M ?) des envies de cet ordre, on se dit qu'il ne peut pas être foncièrement mauvais...
Une impression très positive qui se confirme avec le court et abrasif
SH, contrebalançant la tranquillité d'un morceau d'ouverture plutôt contemplatif et pastoral. Plus convaincant encore,
El rey del trivial baigne l'auditeur d'un souffle diffus. Entre deux breaks radieux, les guitares s'y font fluides et prégnantes et le titre prend une dimension une dimension quasi cinématique, normal pour des fanatiques de
Ennio Morricone...
Accompagné de quelques murmures,
Konturatu porte un trouble subtil, bientôt ponctué par une envolée de guitares royale. Dans un contraste nuancé avec le précédent,
Ahotsa ixildu accueille la voix du groupe
Astronaut pour une chanson fragile. On ressent ensuite une douce et juste sentimentalité acoustique, à l'écoute de
Codo de tenista, auquel succède mélodie sifflotée et saine béatitude sur
Instrucciones para amargar un dia feliz.
Les distorsions maîtrisées du sauvage
Agur détonnent un peu et placent le morceau un peu en deçà du reste. L'épique et rêveur
El rey de la montana, morceau de bravoure de l'opus, et les agréables minutes de
Denbora, egia... se chargeront de revenir vers l'identité naturelle pour un final plus abstrait.
Jamais grandiloquent, souvent bienfaisant,
Ibai Lehorretan Itotan est un petit ravissement de post-rock sensible et plein de fraîcheur. Tout sauf hermétique, c'est un ravissement, idéal pour les meilleures siestes musicales.
Chroniqué par
Guillaume
le 12/09/2004