Après un premier album discret,
Zenen réapparaît avec
States of Mind son second opus. Habillé d’un artwork moderne et ô combien intriguant, voire inquiétant avec cette forme floue centrale, on discerne avec difficultés l’image. Un choix de couleurs désaturées, blanchies, le tout est révélateur,
States of Mind est à l’image cet artwork : industriel, équivoque, suave, violent, tout en gardant une étrange pureté.
La musique de Zenen est un huit-clos étourdissant, l’air est rare et l’étouffement est omniprésent. Pesante, la voix asthmatique de
Jesus Martinez se relaie avec celle sensuelle et féminine de
Jessica Keuskamp. Une musique caractérisée par de fortes basses et une électro suffocante, oppressant mais en rien obtus. Fulminant parfois, l’album a été conçu autour de matériaux pondéreux, il est dense, mais n’en est pas dénué d’émotions pour autant. A l’inverse la sensibilité est aiguisée à outrance, la monotonie s’en trouve exclue, chaque morceau fait preuve d’une élégance soutenue. Sombre et voluptueux, la noirceur se fait parfois pénombre, paysages dantesques devenant chimère d’une pureté oubliée. Les sensations ressenties sont entremêlées, les morceaux sous leur aspect brut sont travaillés d’où cette confusion ressentie, sans doute pour souligner le tire de l’album
States of mind (« Etats d’esprit/Etats mentaux »). L’atmosphère pesante perçue dans
Shut Eyes ou encore
100 est allégée par certains titres plus planants tels
Hide Beneath ou
Ancient Anonymous, l’album est agréablement dosé, entre violence et douceur.
Exploration sonore autour du thème des états mentaux ; les titres se succèdent autour de ces sensations inverses, autour du calme et de l'anarchie, le résultat de cette recherche musicale est réussit et plaisant. Un album à découvrir, un groupe à suivre.
Chroniqué par
Peke
le 02/07/2004