Deadbeat revient chez
Scape avec la suite de
Wildlife documentaries(2002) , intitulée
Something Borrowed, Something Blue. Cet opus a d'ailleurs été enregistré à la suite de son mariage comme une sorte de tableau où il a peint toutes les émotions qu'on peut ressentir lors d'un tel évènement.
Continuant à explorer le fin fond des racines du dub, cette suite repousse les frontières du minimalisme et des ambiances spectrales.
Avec un fameux mélange de dub kingstonien et de minimalisme sauce berlinoise , les moments plus croquants de l'album adoptent une version plus agressive du dub , avec des échos à la
African head Charge, rebondissants et profonds.
Le format cinématographique de
Wildlife documentaries prend une nouvelle proportion, avec des frontières devenant de plus en plus brouillées et confuses, une lenteur palpable , et des bruits disparaissant et réapparaissant.
"Something Borrowed, Something Blue" est un paysage d'altitude et d'émotion perpétuellement variable.
A Brief Explanation commence le voyage en nous présentant un grillon (récurrent dans presque tout l'album) . Il reste pour la dure marche du titre
Head Over Heels, comparable à un long chemin d'hiver, réalisé en un ensemble d'une mélodie cliquetante accompagnée de la légèreté d'un piano et d'un kick rond et insistant.
White Out capture la tempête de neige faisant rage: rythmiques façon Dancehall et une construction découpée en 3 techno minimales suprenantes.
Requiem fournit une nappe craquelante appuyée d'une ligne de basse des plus hypnotiques et des bass submergées aux profondeurs de la mer de dub .
Steady as a Rock est certainement un énième hommage aux rois jamaiquains, superbe titre représenté par un pseudo-riddim de guitare synthétique .
Fixed Elections voit la voix fatiguée de ses anéantissements politiques avec une ligne glissante de synthé et un choeur de reggae; un côté énigmatique que j'ai du mal à capter...
A Joyful Noise Part 1 & 2 tisse des textures numériques plus positives et légèrement aquatiques. La partie 2 se ressent comme une berceuse, nappe et grésillement forment une mélodie divine!!
Quitting Time est ultra minimale et envoûtante. Rien à dire sur ce titre, a savourer tout simplement.
Notre voyage finit avec
Portable Memory (The Final Cut), un mélange de tout ce qu'on a pu entendre dans cet opus. En crescendo on retrouve les grésillements familiers de notre ami criquet toujours présent, la mer en fond, les bass répétitives et une mélancolie qui conclut cet opus en nous faisant frissonner le dos..
Au final...comme d'habitude une perle délivrée par
Deadbeat, poétique, minimale (la marque de fabrique allemande fait partie de son intérieur), et une précision sonore digne d'un maitre.
Pour les puristes des petits détails, à écouter au casque ; pour les autres, à écouter enterré dans son canapé avec ambiance appropriée :)
Chroniqué par
Kiteklat
le 28/06/2004