Deadbeat... Dure tâche que je m'impose en chroniquant cet artiste canadien atypique. Une parfaite maîtrise des machines électronica et des divers filtres existants. Un son travaillé, épuré, minimal et quasi-organique. Scape, label accueillant Scott Monteith, n'a pas peur du minimalisme et de l'expérimental, sachant que Berlin est le siège de
Basic Channel. Ce dernier distribue en particulier
Rhythm & sound, principale scène électro minimaliste dub Berlinoise.
Dans cette opus, Scott associe sa perception électro à une sorte de nostalgie des classiques originaux dub roots. Cette union, parfaitement maîtrisée, a un coté organique dans le sens où les nappes hypnotiques sont palpables et les sons nous évoquent des respirations végétales, animales, sidérales. Une ambiance jouissive et à écouter d'une oreille attentive. Si possible dans une situation des plus confortables et embrumées. Augmentez le volume et tripez sur tous les sons parasites volontaires, les reverbs impromptues et la lenteur positive si délicate.
On débute avec
Open my eyes that i may see, longue nappe ambiant. On prédit d'or et déjà des tracks longues et lentes à l'image de cette intro de presque 5 minutes. Arrive
Organ in the attic sings the blues, le bijou de l'album. 7 min de mélodie, des sons quasi-aquatiques et une bass de style minimale des plus enivrantes. Au casque, un pur moment de trip.
Scott met un pied d'égalité et de paix pour les 2 états ennemis, Palestine et Israël avec les 2 titres suivants :
For Palestine piste nettement plus négative au niveau de l'ambiance mais avec des bass un peu plus appuyées. Un coté pessimiste et des émotions perceptibles.
For Israel, dans le même genre que son opposé mais en un peu plus roots, on devine un riddim jamaïquain derrière la structure à la fois complexe et simpliste de cette track, qui démontre une des qualités de Deadbeat : savoir épurer un son minimal de manière complexe...
Let it rain se redirige un peu plus vers le coté techno minimale berlinoise alors que
Cause for hope insinue une ligne de basse roots derrière ces perpétuelles nappes brumeuses avec une conclusion sur un bruitage d'océan se rapprochant de plus en plus....
Avec
To Berlin with Love, hommage à la scène Allemande, Deadbeat nous sert un son typique Berlinois livré avec un ligne de basse calée en fond du beat techno. Enorme ! Puis une autre piste dédicacée à Akufen, scène cette fois canadienne, complexe et relativement rythmique. Pour oreilles averties seulement...
On conclut avec les deux
When first you gave me shivers et
Kezia, parfaites pour divaguer et se laisser bercer dans ses trips perso. Elles laissent place à n'importe quelle vision stellaire, végétale ou autres illuminations ;-p !
Wild Life Documentaries entraîne son auditoire à une émotion évidente mais se réserve tout de même a des oreilles averties. Cependant personne ne peut rester indifférent à cette sensibilité mélodique et épurée. L'amour du dub et du son expérimental/minimal forment un couple des plus divins...
Chroniqué par
Kiteklat
le 18/06/2004