Non, je ne vous ferai pas le coup "chronicatural" classique de l’ "exercice périlleux du deuxième album" avec
Overhead. Certes, sortir un deuxième album si vite après le premier paru en 2002, l’acclamé
Silent Witness, pouvait s’avérer casse-gueule. Mais
Overhead n’est plus
Overhead. Ou plus exactement,
Overhead a changé. De la formation initiale, il ne reste peu ou prou que son leader charismatique
Nicolas Leroux. L’ont rejoint le bassiste
Richard Cousin (
Holden) et
Chabib Chambi, guitariste de la première tournée. Exit les ambiances jazzy/pop du premier album, c’est autour d’une volonté commune de partager leur amour du rock (influencé par
Sonic Youth,
The Cure,
Pavement,
Radiohead, etc) que nos trois compères se sont réunis. Plus musclé donc,
Overhead deuxième période. Mais disons-le d’emblée, l’auditeur n’y perd pas au change. Car
Overhead a aiguisé ses guitares avec talent, et le songwriting inspiré de Nicolas fait toujorus merveille, toujours porté par sa voix sensible et incandescente, au service de magnifiques morceaux.
Les premières mesures de
Talk Real pourraient laisser penser que les ambiances éthérées de
Silent Witness seront à nouveau privilégiées sur cet album. Mais les guitares noise tranchantes et la batterie lourde du refrain mettent les pendules à l’heure (du rock !)
The Handsome Machine poursuit dans un rock lyrique sur lequel la voix de Nicolas s’envole vers les hautes sphères. L’atout incontestable de
Overhead, c’est un sens divin de la mélodie, qui fait mouche à chaque fois. Qu’on en juge par le très beau
Slow Dive, qui semble renouer avec les ambiances aériennes du premier opus. Le chant magnifique de Nicolas au creux de l’oreille vous fait partir loin quelques minutes, le temps de revenir au rock direct de
Uprising, qui serait parfait en hymne rock pour cet été. La basse et les distorsions de guitares sont à l’honneur sur
Second Thought, tandis que
Tight and Turned fait la part belle aux cordes tourbillonnantes et aux voix.
Vient ensuite le morceau qui est pour moi la pièce maîtresse de cet album :
Here It Comes Again. Bon nombre de musiciens doivent rêver de composer un morceau aux changements de rythme et de ton si adroits, qui se clôt sur un final d’une poésie absolue, magnifiée par le chant délicat et poignant de Nicolas.
Sur la dernière partie de l’album, la qualité ne faiblit pas! Citons ainsi le rock percutant de
Lifestyle Radio Star, ou dans un registre plus intimiste le magnifique
Out of You Sleep. Quelques notes de clavier pour une mélancolie nocturne bientôt chahutée par les guitares et le chant déchirant de Nicolas. Puis c’est l’accalmie… magique !
From Flesh To The Purple Sky clôt cet album en beauté : quelques minutes ponctuées par quelques notes de claviers égrenées qui laissent croire que c'est la fin , mais ne vous y fiez pas, ce n’est pas pour rien que ce morceau dure plus de treize minutes ! ;)
Ecrit et enregistré dans l’urgence, ce magnifique album donne la couleur de ce qu’est
Overhead aujourd’hui : différent, mais toujours aussi enivrant.
Overhead nouvelle période aime le rock et nous le fait savoir de la plus belle façon qui soit.
Chroniqué par
Imogen
le 29/05/2004