Florilegium nous invite à un voyage dans le temps, par delà les influences, par delà les mers. Très proche d'un
DWELLING,
LVPERCALIA s'appuie lui aussi sur les performances hallucinantes des musiciens virtuoses qui en composent le line-up. Cette virtuosité se retrouvera non seulement dans la maîtrise des divers instruments (Riccardo Prencipe s'apparente à un multi-instrumentiste touché par la grâce), mais également dans la construction des morceaux. Changements rythmiques incessants, envolées de violons, chant lyrique et guitare hispanisante, le tout noyé dans une atmosphère orchestrale (voire d'opéra) dans laquelle la grandiloquence se taille la part belle.
Même si la plupart des percussions sont virtuelles, il ne leur est pas dévolu plus de place que ce qu'elles nécessitent et c'est bel et bien la guitare et le chant qui s'apparentent à d'éclatants brasiers musicaux.
Mélange d'influences donc, outre le parfum méditerranéen propre à la plupart des titres, on retrouvera avec plaisir la fougue tzigane ou l'aspect mystérieux des accords de type nord-africain.
Les atmosphères médiévales sont ici sublimées et renforcent le côté "neo-gothic" affiché par le groupe. La nostalgie d'une époque révolue et le legs musical dû en partie aux études d'art médieval de Riccardo, rendent la production très sincère, échappant ainsi aux clichés véhiculés par nombre de formations se réclamant de la même scène. Et même si le ton général est à la ferveur et à l'opulence, quelques grands moments de pure mélancolie viennent caresser nos émotions, comme
Sub Specie Aeternitatis, qui, sur un ton de valse, égrène les notes avec maestria.
Autre moment fort avec la sublime instrumentale
Praga qui joue sur la dualité guitare/violon avec un réel sens de l'arrangement. A noter également une reprise de
The Wind that Shakes the Barley, très bien interpété, mais dont le lyrisme exacerbé peut en rebuter certain. Force est de constater cependant que la voix de Claudia est d'une puissance phénoménale.
En conclusion, un cd très démonstratif, de niveau très nettement supérieur, à réserver aux inconditionnels de musique neo-classique, à la fois folk et baroque.
Chroniqué par
Yragael
le 20/05/2004
