"Folktronica",
Homesongs? Bon d'accord, j'avoue, je triche un peu. Il y a bien plus de folk que d'électronica sur cet album. Mais ce petit mensonge sert une bien belle cause: donner envie à l'infratunien qui ne jure que par l'électronique de lire cette chronique, qui elle même lui donnera l'envie d'écouter ce très joli album, si tout se passe bien. Et ne me dites pas que je vous manipule, car je le répète, c'est pour la bonne cause!
Adem Ilhan s'est échappé du groupe de post-rock
Fridge pour une aventure musicale en solo, comme son compère
Kieran Hebden (
Four Tet). Il ya cependant peu de points communs entre les expérimentations folktroniques de sieur Hebden et le folk majoritairement acoustique de
Adem. Mais attention! Pas de folk pastoral lo-fi un peu moisi comme on en entend parfois. Au contraire,
Homesongs ravit par sa fraîcheur et la joliesse des compositions, dont les arrangements, riches, offrent une belle ouverture à de multiples instruments, conventionnels ou non (guitare, autoharpe, harmonium, clavier, glockenspiel, toys, boîtes à musique...)
Cet album a été écrit et enregistré de façon artisanale, avec un ordinateur et deux micros, dans l'intimité d'une chambre puis d'un appartement. En découle une atmosphère rassurante et apaisante des plus agréables, mais non exempte d'une douce gravité, que renforce le chant émouvant de
Adem. Le thème de ses chansons, la vie bien sûr, dans ses joies comme dans ses peines: l'amour sur
Statued "Hold her in the falling rain/ Hold him like you've never done/Let this be a moment/That you won't forget", ou l'amitié, comme sur
These are your friends. Chacune de ces dix chansons séduit par ses mots justes, à la poésie touchante, parfois mélancolique.
Cet album fait maison est une très belle réussite, qui j'espère ne restera pas confidentielle. La grâce délicate et fragile de chansons telles que
Ringing in my ear,
These are your friends, ou encore
Pillow, pour ne citer qu'elles, mérite d'être connue. J'espère donc vous avoir donné envie d'écouter cet album... cela valait bien un (petit) mensonge non?
Chroniqué par
Imogen
le 15/04/2004